Malgré le «petit cadeau» de Donald Trump fait aux constructeurs automobiles il y a deux jours – les indemniser de certaines taxes douanières – l’addition reste salée pour General Motors. Le constructeur automobile a annoncé dans un communiqué, ce jeudi 1er mai, un abaissement de ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice 2025. En cause : la guerre commerciale que livre le président américain au reste du monde, touchant de plein fouet le secteur automobile avec une hausse des taxes de 25 %.
Hausse des prix
Pour ces nouvelles prévisions, le groupe a estimé l’impact brut des surtaxes autour de 3,5 à 4,5 milliards d’euros pour l’année, montant qu’il devrait pouvoir compenser seulement à hauteur de 30 %, a ajouté General Motors. Dans le détail, le constructeur s’attend désormais à un bénéfice net par action hors éléments exceptionnels compris entre 8,8 et 11 milliards d’euros contre 12 à 14 milliards auparavant. Soit une perte d’environ 3 milliards d’euros pour la société américaine.
L'arroseur arrosé
Résultat, General Motors affirme n’avoir d’autre choix que d’augmenter ses tarifs. Le groupe prévient dans son communiqué que les prix en Amérique du Nord vont subir une légère hausse de 0,5 à 1 % sur un an. Mais l’entreprise tente de rassurer, elle aura «la capacité de continuer à investir dans l’innovation et la production aux Etats-Unis». Par ailleurs, dans les échanges électroniques avant l’ouverture de la Bourse de New York, l’action General Motors gagnait 2,83 %.
Dans le brouillard
Si le constructeur avait annoncé de bons résultats pour le premier trimestre 2025, il avait dû réexaminer ses prévisions pour l’ensemble de l’année car celles communiquées auparavant n’incluaient pas les nouveaux droits de douane. Et avait donc reporté à ce jeudi matin ces annonces, ainsi que la traditionnelle audioconférence avec les analystes. Ce n’est pas le cas de plusieurs grands groupes, dont le français Stellantis et l’allemand Mercedes Benz qui ont révélé suspendre leurs prévisions pour cette année. Le premier groupe a invoqué deux raisons : «l’évolution des tarifs douaniers» et «la difficulté à en prévoir les impacts potentiels sur le marché et le paysage concurrentiel».
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Les constructeurs automobiles sont dans le brouillard le plus total. Depuis le 3 avril, les véhicules importés aux Etats-Unis sont taxés à 25 % mais ceux venant du Canada et du Mexique peuvent avoir un taux inférieur, à certaines conditions. Les pièces détachées sont supposées être touchées au plus tard le 3 mai.
Allègement temporaire
Mais, retournement de situation à la Trump, le tribun leur a offert à l’occasion des 100 premiers de son mandat un allègement temporaire. Pour tous les véhicules fabriqués et vendus aux Etats-Unis avec des pièces détachées importées, constructeurs américains et étrangers pourront ainsi déduire 15 % du prix de vente recommandé la première année – et 10 % la seconde – des frais de douane de 25 % sur les importations suivantes.
Il a également signé un décret exemptant les constructeurs automobiles du paiement d’autres taxes douanières, comme celles sur l’acier ou l’aluminium, pour éviter un cumul. Ces annonces sont intervenues alors qu’il célébrait mardi soir ses 100 premiers jours au pouvoir lors d’un meeting à Warren, près de Detroit, le cœur de l’industrie automobile américaine.