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Analyse

Droits de douane : pour la France, encaisser sans trop de casse

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Des PME aux finances publiques, le pays se prépare à l’impact des taxes douanières personnalisées imposées par Donald Trump, qui entrent en vigueur ce mercredi, et dont les effets indirects présentent un vrai risque pour l’économie.
A l’usine de chaises Fermob de Thoissey, dans l’Ain, en 2014. (Jeff Pachoud/AFP)
publié le 8 avril 2025 à 20h49

La prochaine expédition depuis Gérardmer (Vosges) jusqu’aux entrepôts américains d’Arlington, dans l’Etat de Virginie, est programmée mi-avril. Le conteneur, rempli de parures de lit, de serviettes de toilette et de torchons tissés, ennoblis, et confectionnés par les 250 salariés de Garnier Thiebaut en France, transitera par le port du Havre. Quand la cargaison sera débarquée dans celui de Norfolk dans trois à quatre semaines, si Donald Trump ne s’est pas ravisé d’ici là, elle verra le montant des droits de douane rehaussé. Le taux de 20 % réservé à toutes les marchandises importées depuis l’Union européenne (UE), l’une des annonces du «Liberation Day», entre en vigueur à partir de ce mercredi 9 avril. Comme le reste des taux sur-mesure (excédant le plancher de 10 % appliqué au monde entier) que l’administration américaine inflige à 56 pays, en plus de ceux de l’UE au nom d’une supposée réciprocité.

Paul de Montclos, le patron de Garnier Thiebaut, fabricant de linge de maison depuis 192 ans à l’actionnariat familial, ne va pas chercher à amoindrir la facture douanière en changeant de route maritime pour quitter le continent depuis un pays moins taxé (le Royaume-Uni ne l’est qu’à 10 %), ni à compresser la marge de sa PME aux 80 millions d’euros de chiffre d’affaires. «No