Depuis quarante ans qu’il a implanté le siège social de son entreprise, Interparfums, à New York, Philippe Bénacin traverse l’Atlantique plusieurs fois par an afin de gérer les ventes de ses produits sur le continent américain. Même s’il craint un tassement des volumes commercialisés, il n’entend pas renoncer à ses projets de développement, comme le rachat du parfumeur français Annick Goutal, qu’il compte bien diffuser à travers le monde.
Quelles vont être les conséquences directes, sur votre activité, de l’augmentation des droits de douane aux Etats-Unis ?
Nous réalisons 30 % de notre chiffre d’affaires, soit 300 millions d’euros, aux Etats-Unis. Nous allons devoir augmenter nos prix publics de 7 % à 8 % assez rapidement et, en même temps, nous allons réduire notre marge, ce qui aura un effet sur notre résultat opérationnel. A titre d’exemple, le prix moyen d’un parfum de petite contenance que nous commercialisons en moyenne 90 dollars approchera les 100 dollars. Nos volumes de vente pourraient également légèrement chuter, mais sans doute moins que pour nos confrères présents dans la joaillerie ou la maroquinerie.
Au-delà de votre entreprise, comment analysez-vous ce type de mesure ?
Je trouve cette décision inquiétante et les retombées sont énormes, notamment sur les marchés financiers. Or nombre de résidents aux Etats-Unis ont une partie de leur épargne en Bourse. En réaction à la