Pour ne rater aucun billet de Jean-Christophe Féraud, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs
Quatre-vingt-huit ans séparent la victoire du Front populaire de la majorité relative obtenue à l’Assemblée par le Nouveau Front populaire. Le contexte politique, économique et social de la France de 1936 n’est évidemment pas le même que celui de la France d’aujourd’hui. Mais il est fascinant de constater combien le patronat n’a pas changé d’état d’esprit face à «la menace» d’une gauche unie accédant au pouvoir. Nous en sommes en 2024 et c’est le même frisson, la même peur – celle de 1936, de 1968, de 1981 – qui traverse l’échine de son organisation phare, le Medef, à la seule évocation d’une mise en œuvre, même partielle, du programme pourtant raisonnablement très keynésien du Nouveau Front populaire (NFP).
Avant même de prendre la parole devant ses ouailles ce lundi à Longchamp en ouverture de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), le président du Medef, Patrick Martin, s’est fait le porte-voix de ce patronat qui joue toujours à se faire peur. Par exemple ce matin au micro de France Inter : «Les patrons sont inquiets : l’économie n’aime pas l’indécision et encore moins les me