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Libération
Le billet de Jean-Christophe Féraud

Du Comité des forges au Medef, un même combat patronal contre tout front populaire

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Le patron des patrons Patrick Martin agite de vieilles peurs contre le programme de gouvernement proposé par la gauche unie. Ses mots sont ceux de la macronie et ses objectifs les mêmes que ceux du patronat en 1936, 1968 ou 1981 : barrer la route à un projet de redistribution et de justice sociale pourtant mesuré.
Patrick Martin, encadré de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, à la «Rencontre des entrepreneurs de France» à Paris le 26 août. (Albert Facelly/Libération)
publié le 26 août 2024 à 15h28

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Quatre-vingt-huit ans séparent la victoire du Front populaire de la majorité relative obtenue à l’Assemblée par le Nouveau Front populaire. Le contexte politique, économique et social de la France de 1936 n’est évidemment pas le même que celui de la France d’aujourd’hui. Mais il est fascinant de constater combien le patronat n’a pas changé d’état d’esprit face à «la menace» d’une gauche unie accédant au pouvoir. Nous en sommes en 2024 et c’est le même frisson, la même peur – celle de 1936, de 1968, de 1981 – qui traverse l’échine de son organisation phare, le Medef, à la seule évocation d’une mise en œuvre, même partielle, du programme pourtant raisonnablement très keynésien du Nouveau Front populaire (NFP).

Avant même de prendre la parole devant ses ouailles ce lundi à Longchamp en ouverture de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), le président du Medef, Patrick Martin, s’est fait le porte-voix de ce patronat qui joue toujours à se faire peur. Par exemple ce matin au micro de France Inter : «Les patrons sont inquiets : l’économie n’aime pas l’indécision et encore moins les me