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Libération
Déclin

18 000 emplois seront supprimés chez Amazon, y compris en Europe

Après les embauches à tour de bras en période de pandémie entre 2020 et 2022, le géant du e commerce doit faire face à une «incertitude économique» qui touche tout le secteur de la Tech aux Etats Unis.
Amazon confirme la suppression de 18000 emplois y compris en Europe. (PHIL NIJHUIS/AFP)
publié le 5 janvier 2023 à 7h47

La tech américaine, toujours sur la pente descendante en ce début d’année. Le géant du commerce électronique Amazon a annoncé mercredi soir qu’il allait supprimer «un peu plus de 18 000 emplois, y compris en Europe», nouveau signe majeur des difficultés du secteur aux Etats Unis. La tendance déclinante se dessinait déjà à la fin de l’année dernière. En novembre, le mastodonte du e commerce annonçait la suppression de 10 000 postes. Estimation finalement révisée à la hausse, et confirmée dans un message sur le site de l’entreprise par le directeur général d’Amazon Andy Jassy.

Sans dévoiler la répartition de ces suppressions d’emplois, le dirigeant, qui précise avoir décidé d’annoncer «ces nouvelles rapidement» parce qu’elles ont été «fuitées» par un employé, mentionne que les salariés concernés «ou bien leurs représentants, le cas échéant, en Europe» seront contactés par la société le 18 janvier. «L’examen de notre planification annuelle (….) a été plus difficile cette année compte tenu de l’incertitude économique et du fait que nous avons embauché massivement au cours des dernières années», s’est-il expliqué.

Le géant de la distribution a en effet embauché à tour de bras pendant la pandémie pour répondre à l’explosion de la demande, doublant ainsi son personnel mondial entre début 2020 et début 2022. Le groupe comptait fin septembre 1,54 million d’employés dans le monde, sans inclure les travailleurs saisonniers recrutés en période d’activité accrue, notamment pendant les fêtes de fin d’année.

Se montrant confiant quant à l’avenir de l’entreprise, Andy Jassy a tenté toutefois de rassurer ses troupes. «Amazon a résisté à des économies incertaines et difficiles dans le passé, et nous continuerons à le faire», assure le patron du groupe américain. «Ces changements nous aideront à poursuivre nos opportunités à long terme avec une structure de coûts plus solide […]. Les entreprises qui durent longtemps passent par différentes phases. Elles ne sont pas en mode d’expansion massive de personnel chaque année», justifie-t-il.

Licenciements dans la tech

Ce plan de suppressions d’emplois est le plus important parmi les récentes annonces de réductions d’effectifs qui touchent le secteur de la technologie aux Etats-Unis. C’est aussi la réduction de personnel la plus massive dans l’histoire de l’entreprise de Seattle. Amazon a en effet vu son bénéfice net baisser de 9 % sur un an au troisième trimestre. Et pour le dernier trimestre, l’entreprise anticipait en novembre une croissance anémique au regard de ses standards, comprise entre 2 % et 8 % sur un an, et un bénéfice opérationnel compris entre 0 et 4 milliards de dollars, contre 3,5 pour la même période de 2021. Le groupe doit annoncer ses résultats annuels le 1er février.

Dans le secteur de la tech, les grandes plateformes, notamment ceux dont le modèle économique est fondé sur la publicité, font face aux coupes budgétaires des annonceurs qui réduisent leurs dépenses face à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt. Meta, la maison mère de Facebook, a annoncé en novembre la suppression de 11 000 emplois, soit environ 13 % de ses effectifs. Fin août, Snapchat a supprimé environ 20 % de ses effectifs, soit plus de 1 200 employés. Twitter, racheté en octobre par Elon Musk, a pour sa part congédié environ la moitié de ses 7 500 salariés.

Dernier en date, le groupe informatique américain Salesforce, spécialisé dans les solutions de gestion et dans le cloud (informatique à distance), a annoncé mercredi se séparer d’environ 10 % de ses salariés, soit un peu moins de 8 000 postes.