Thom Yorke de Radiohead, Björn Ulvaeus d’ABBA, Julianne Moore, Harlan Coben, Kazuo Ishiguro… Plus de 11 500 artistes ont signé une pétition publiée mardi 22 octobre sonnant l’alarme quant à l’utilisation de leurs créations pour alimenter les algorithmes de l’intelligence artificielle (IA). «L’utilisation sans autorisation des créations artistiques pour entraîner l’intelligence artificielle générative est une menace majeure et injuste des moyens de subsistance des personnes à l’origine de ces œuvres et cela ne doit pas être permis», assènent en une phrase les auteurs du texte de la pétition, encore ouverte aux signatures.
A Hollywood, les grands studios se sont emparés de l’intelligence artificielle ces dernières années pour ressusciter des vedettes décédées, générer des images de figurants dans des scènes de bataille ou encore pour assister dans l’écriture de scénarios. Les secteurs de la musique et de la littérature font face aux mêmes défis, avec des morceaux et des histoires générés grâce à l’intelligence artificielle générative qui permet de produire toutes sortes de contenus sur simple requête en langage courant.
Analyse
La pétition a été initiée par le compositeur et ancien employé du secteur de l’IA, Ed Newton-Rex, selon le Guardian. Ce dernier affirme que les entreprises spécialisées utilisent sans les payer des contenus protégés par des droits d’auteur pour nourrir les algorithmes qui ont besoin de ces données pour en générer de nouvelles, dénonçant un procédé «déshumanisant» pour les artistes.
Plusieurs stars de Hollywood
Thom Yorke, Björn Ulvaeus, Jason Kay (Jamiroquai), John Rutter, Max Richter ou Robert Smith (The Cure) l’ont signée côté musicien, et les acteurs américains Julianne Moore, Kevin Bacon ou Sean Astin (Sam Gamegie dans Le Seigneur des Anneaux) ont rejoint le mouvement côté cinéma. Dans le secteur littéraire, le prix Nobel de littérature Kazuo Ishiguro, l’auteur de polars à succès Harlan Coben, Madeline Miller ou encore James Patterson font partie des signataires.
Plusieurs stars de Hollywood comme Pedro Pascal, Jane Fonda et Mark Hamill ont d’ailleurs soutenu le mois dernier une loi pour encadrer l’IA en Californie, qui a finalement été bloquée par le gouverneur Gavin Newsom. L’année dernière, des artistes dont John Grisham, Jodi Picoult ou George RR Martin ont même porté plainte contre OpenAI (entreprise américaine qui a notamment développé ChatGPT) pour «vol systématique à grande échelle». D’autres ont plutôt choisi de collaborer avec l’intelligence artificielle : Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a annoncé un partenariat avec l’acteur Casey Affleck et le studio de films d’horreur Blumhouse la semaine dernière pour tester un logiciel de génération de films grâce à l’IA.