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Licenciements

Amazon confirme des licenciements, la presse évoque environ 10 000 employés

La multinationale a scellé l’information publiée en début de semaine par le «New York Times», sans préciser le chiffre. Le géant du commerce en ligne avait déjà annoncé un gel des embauches il y a deux semaines.
SEATTLE, WA - 14 NOVEMBRE : Une personne passe devant les Sphères au siège d'Amazon.com Inc. le 14 novembre 2022 à Seattle, Washington. (David Ryder/Getty Images/AFP)
publié le 14 novembre 2022 à 21h38
(mis à jour le 18 novembre 2022 à 10h46)

Après Meta et Twitter, Amazon confirme se préparer à licencier massivement. Et selon le New York Times, ce serait environ 10 000 employés. Cela représenterait un peu moins de 1 % de la masse salariale du groupe, qui comptait 1,6 million d’employés dans le monde fin 2021. «Je suis à mon poste depuis environ un an et demi, et c’est sans aucun doute la décision la plus difficile que nous ayons pris durant cette période», s’est lamenté Andy Jassy, le patron du groupe américain, dans une note interne. Or si les résultats économiques ne sont ceux escomptés par les marchés financiers, la situation économique d’Amazon est loin d’être alarmante.

Une part importante de ces effectifs est constituée de travailleurs saisonniers, recrutés en période d’activité accrue, notamment pour les fêtes de fin d’année. Selon le New York Times, les postes concernés seront situés dans le département Amazon Devices (les appareils électroniques équipés de l’assistant vocal Alexa ou encore les liseuses Kindle), dans la division de vente au détail ainsi que dans les ressources humaines. La répartition par pays n’est en revanche pas spécifiée.

Le quotidien américain précise par ailleurs que le nombre total d’employés licenciés est susceptible d’évoluer. S’il est confirmé, il s’agirait du plan social le plus important de l’histoire de l’entreprise. La société avait déjà annoncé il y a deux semaines un gel des embauches dans ses bureaux.

«L’économie reste dans une situation compliquée et nous avons embauché rapidement ces dernières années», s’est justifié Andy Jassy. Cette décision «difficile» est malgré tout moins portée par l’urgence économique qu’un choix stratégique pour satisfaire les marchés financiers. Car si Amazon a enregistré 5,8 milliards de dollars de perte nette sur le premier semestre, en grande partie à cause d’une perte sur investissement dans le constructeur automobile Rivian EV, la multinationale va renouer avec les bénéfices au troisième trimestre à hauteur de 2,53 milliards et prévoit pour les trois derniers mois de l’année un bénéfice d’exploitation entre 0 et 4 milliards de dollars. Surtout, la firme a engrangé plus de 55 milliards d’euros de bénéfices entre 2020 et 2021. Pas suffisant pour mettre de côté et sauvegarder des postes donc.

La plateforme de vente en ligne deviendrait ainsi le dernier géant américain de la tech en date à répondre à la crise économique avec un plan social de grande envergure. Mercredi dernier, Meta, la maison mère de Facebook, a annoncé la suppression de 11 000 emplois, soit environ 13 % de ses effectifs. Deux sociétés de la Silicon Valley, le spécialiste des services de paiement en ligne Stripe et la platefome de réservation de voitures avec chauffeur Lyft, ont aussi récemment fait part de licenciements de grande ampleur. Twitter, fraîchement racheté par Elon Musk, a pour sa part congédié environ la moitié de ses 7 500 salariés.

Amazon va mal mais Besos va bien

Cette information sur des licenciements massifs intervient alors que le fondateur d’Amazon et multimilliardaire Jeff Bezos a assuré, dans une interview à CNN diffusée lundi, qu’il projetait de distribuer la majeure partie de sa richesse à des œuvres caritatives au cours de sa vie.

C’est la première fois que l’homme d’affaires de 58 ans prend un tel engagement publiquement. Il n’a notamment pas signé la «Promesse de donation», une initiative lancée en 2010 par les Américains Warren Buffett et Bill Gates qui encourage les milliardaires à donner plus de la moitié de leur richesse à des organisations caritatives.

Selon l’agence Bloomberg, Jeff Bezos vaut actuellement 124 milliards de dollars, ce qui fait de lui la quatrième personne la plus riche au monde. Il fut un temps tout en haut du classement mais sa fortune, largement liée à celle d’Amazon, a baissé avec le repli de l’action de l’entreprise au cours de l’année passée.

Mis à jour vendredi 18 novembre avec la confirmation par Amazon des licenciements.