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Bilan

Après un an de ChatGPT : «Il est important de démystifier l’intelligence artificielle»

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Voilà maintenant un an qu’est sorti le robot conversationnel d’OpenAI, ChatGPT. Giada Pistilli, entre autres chercheuse en philosophie sur l’éthique de l’IA conversationnelle, revient sur ce que représente ce chatbot pour notre société.
(Alamy/Alamy/ABACA)
publié le 29 novembre 2023 à 21h00

Annoncée comme une révolution il y a un an, la fièvre ChatGPT a eu le temps de retomber. De la bête de foire surutilisée à tort et à travers, l’outil est depuis devenu plus performant et employé de façon plus spécifique. Mais derrière la fascinante technologie se cachent des enjeux éthiques, avec une influence concrète sur des vies humaines. Giada Pistilli, responsable de l’éthique pour la plateforme d’IA Hugging Face, mais aussi chercheuse en philosophie sur l’éthique de l’IA conversationnelle, revient sur ce que représente ChatGPT pour notre société.

ChatGPT incarne-t-il le bouleversement envisagé voilà un an, à l’époque de sa sortie ?

La première distinction à faire, c’est qu’on ne parle pas du début de l’IA en général. Mais ChatGPT a permis de démontrer les performances de l’IA générative. Les autres technologies – de reconnaissance de motifs, de langages – on savait déjà. A mon sens, la grande révolution de ChatGPT, c’est de s’être fait connaître du grand public. C’est la première application très performante qu’on a eue à une telle échelle. On parle de 100 millions d’utilisateurs en une semaine, une première. La question maintenant, c’est de savoir ce qu’on en fait. Même chez OpenAI, ils continuent de se la poser. On fait quoi d’un robot qui parle ? Mais toute la révolution envisagée il y a un an ne s’est pas révélée vraie. C’est important de démystifier ChatGPT. Ça ne reste que des bouts, même très poussés, de code – et de statistiques. En revanche, OpenAI a été