Une longue, très longue liste de chefs d’accusation. Ce lundi 26 août, le parquet de Paris précise les raisons de l’arrestation du fondateur de la messagerie Telegram Pavel Dourov survenue samedi à l’aéroport du Bourget. Dans un communiqué publié près de 48 heures après l’interpellation du milliardaire franco-russe de 39 ans, l’instance révèle que sa garde à vue s’effectue dans le cadre d’une «information judiciaire ouverte le 8 juillet contre personne non dénommée à la suite d’une enquête préliminaire d’initiative diligentée par la section J3 (lutte contre la cybercriminalité – JUNALCO) du parquet de Paris». Et que celle-ci ne concerne pas moins de 12 infractions potentielles.
Dans la liste, on trouve ainsi des accusations de complicité dans la détention d’une image à caractère pédopornographique, de trafic de stupéfiants ainsi que d’escroquerie en bande organisée. En outre figurent les chefs d’association de malfaiteurs en vue de commettre un crime ou un délit puni de 5 ans au moins d’emprisonnement et de blanchiment de crimes ou délits en bande organisée. Enfin, il est reproché d’avoir refusé de communiquer aux autorités «les informations ou documents nécessaires pour la réalisation et l’exploitation des interceptions autorisées par la loi». En clair : Telegram refuse de collaborer avec les services de police ou de gendarmerie dans le cadre d’enquêtes.
Quelques heures plus tôt ce lundi, Emmanuel Macron se fendait d’un tweet affirmant que de «fausses informations» circulaient suite à l’arrestation de Pavel Dourov concernant la position de la France. «L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique», assure le chef de l’Etat sur X, en réponse à ces rumeurs.
Je lis ici de fausses informations concernant la France suite à l’arrestation de Pavel Durov.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 26, 2024
La France est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de communication, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. Elle le restera.
Dans un État de droit,…
Pavel Dourov a été interpellé samedi 24 août au soir, à l’aéroport de Paris-Le Bourget, dans le nord de Paris. Il arrivait alors de Bakou et devait passer la soirée dans la capitale française. Il a été placé en garde à vue dans la foulée. Cette mesure a été «prolongée le 25 août 2024 par un juge d’instruction et peut durer jusque 96 heures compte tenu de la procédure applicable aux infractions relevant du régime de la criminalité organisée», précise le parquet. Ce dernier a finalement annoncé que la garde à vue de Pavel Dourov était prolongée jusqu’au mercredi 28 août. Les investigations ont été confiées au centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) et l’office national anti-fraude (Onaf).
Mis à jour : à 21h38, garde à vue de Pavel Dourov prolongée jusqu’à mercredi.