Crypto sur sable chaud et amours déçues, vous lisez le premier d’une série de trois épisodes retraçant la faillite de FTX. Au programme ce vendredi : les racines du naufrage, entre ambitions démesurées et altruisme mégalo.
Le rire nerveux de Caroline Ellison brise le lourd silence. Affalée dans un pouf en ce soir du 9 novembre 2022, la PDG du fonds spéculatif Alameda Research bafouille des aveux devant une trentaine d’employés estomaqués. Pour renflouer ses caisses, l’entreprise a illégalement «emprunté» des milliards de dollars dans les réserves des clients d’une plateforme d’échange de cryptomonnaies, FTX, partageant avec elle un même fondateur : Sam Bankman-Fried, dit «SBF». Le pactole de cette transaction incestueuse s’est ensuite volatilisé au gré de paris risqués. Tandis qu’à l’extérieur, les lumières des gratte-ciel hongkongais font oublier l’approche de minuit, un salarié interroge : «Est-ce qu’on parle plus d’1 milliard ou de 6 milliards ?» Nouveau rire gêné de la petite femme aux grandes lunettes : «Plutôt la seconde option.»
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Les dégâts s’élèvent à plus de 8 milliards de dollars. Et trois jours après ces révélations faites en interne, Alameda, FTX et plus de 100 entités affiliées déposent le bilan. Près d’1 million de clients ayant un jour fait confiance à FTX pour garder au