Google Traduction devient plus polyglotte que jamais. L’entreprise américaine annonce ce jeudi 27 juin avoir enrichi son application de 110 nouvelles langues. Cantonais, wolof, swati ou encore panjabi (langue la plus parlée du Pakistan) rejoignent désormais son répertoire. Ainsi que des parlers régionaux comme le breton ou l’occitan et les créoles français seychellois et mauricien. «Ces nouvelles langues représentent plus de 614 millions de locuteurs, ce qui ouvre la voie à des traductions pour environ 8 % de la population mondiale», se félicite l’entreprise californienne dans un billet de blog.
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Le bond en avant est considérable : le nombre d’idiomes «parlés» par le service - s’élevant jusqu’à ce jour à 133 - se retrouve quasiment doublé. Comment ? Via l’intelligence artificielle (IA) et notamment grâce au coup de boost impulsé par le modèle linguistique PaLM 2, comme le détaille la firme américaine. Qui précise tout de même que cette technologie n’est «qu’une pièce clé du puzzle». La société a aussi collaboré avec des linguistes et des locuteurs natifs. De chair et d’os.
«Efforts de revitalisation actifs»
Mais parmi les quelque 7 000 langues existant dans le monde, comment Google a-t-il fait sa sélection ? En privilégiant, d’une part, celles pratiquées par «plus de 100 millions de locuteurs». Sans oublier les dialectes «parlés par de petites communautés autochtones». L’entreprise a aussi choisi, enfin, de mettre en avant des langues ne comptant «presque aucun locuteur natif» mais faisant «des efforts de revitalisation actifs».
Comme le breton. Encore 200 000 personnes emploient aujourd’hui cette langue celtique menacée de disparition. Et pour laquelle des associations luttent avec passion. En février, comme le rappelle Ouest-France, un collectif avait appelé en urgence Google Traduction à intégrer le breton. Quelques mois auparavant, l’Office public de la langue bretonne avait aussi mis en ligne des outils afin de perpétuer l’apprentissage de l’idiome. Un dictionnaire numérique de 60 000 mots avait notamment vu le jour.
En avant-première, le quotidien régional breton a pu éprouver les traductions suggérées par l’outil enrichi de Google. Et a estimé qu’elles «étaient correctes». Auprès du journal, Isaac Caswell, ingénieur logiciel travaillant sur l’outil, prévient : «Nous surveillerons les réactions et les commentaires et résoudrons les problèmes, s’il y en a».