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Financement participatif

Crowdfunding : avec la vente de KissKissBankBank, le jeu du rachat et de la souris

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En plein essor depuis quinze ans, le financement participatif vient de voir l’un des pionniers du secteur se faire racheter par son rival Ulule. Une conséquence de la concurrence généralisée, qui entraîne aussi une course à l’innovation.
Arrêt du bus au Metronome, dans le quartier de Borderouge à Toulouse à la rencontre des Ululeurs, acteurs du financement participatif. (Lydie Lecarpentier/REA)
par Eliott Nail
publié le 27 décembre 2024 à 9h47

Le plus fort a gagné. Pour l’instant. Ulule, la plus grande plateforme française de financement participatif par don, vient d’avaler son rival de toujours, KissKissBankBank, début décembre. En quinze ans à se tirer la bourre, les deux pionniers du crowdfunding (financement par la foule) ont révolutionné le marché du don, en proposant une méthode de collecte en ligne qui permet à des artistes, des associations ou des entrepreneurs de financer leurs projets auprès des particuliers. Les deux plateformes se targuent aujourd’hui de représenter une communauté de 9 millions de donateurs et d’avoir collecté plus de 480 millions d’euros depuis leurs débuts, pour 80 000 projets. Leur rapprochement marque une étape décisive pour le secteur.

Avec plus de 157 000 projets lancés et 2 milliards d’euros collectés en 2023, les chiffres du baromètre du financement participatif français donnent le tournis et aiguisent les appétits. La croissance a été exponentielle : en 2011, seuls 8 millions d’euros avaient été récoltés. Aujourd’hui, le secteur compte près de 70 plateformes en France. Trop, sûrement, pour des sites qui facturent entre 5 et 8 % de commission en moyenne sur l’argent collecté. «Il faudrait peut-être 5 milliards de collectes par an pour réussir à faire vivre autant de plateformes, donc c’est normal qu’à un moment donné, il y ait un effet de