Menu
Libération
Toujours plus bas

Cryptomonnaies : victime d’un hacking, la plateforme FTX en fait des caisses pour rassurer après sa déroute éclair

Les transactions non autorisées pourraient se solder par l’évaporation de plusieurs centaines de millions de dollars. Il y a un peu plus d’une semaine, le groupe, évalué à quelque 32 milliards, était encore considéré comme la deuxième plus grande plateforme de cryptomonnaies au monde.
La disgrâce s’est étendue jusqu’à la NBA, avec le Miami Heat qui a annoncé que son enceinte sportive, la FTX Arena, allait être renommée. (Marta Lavandier/AP)
publié le 13 novembre 2022 à 19h12

Il faut fermer les vannes et vite. Le nouveau patron de FTX, géant des cryptomonnaies désormais en faillite, a assuré que l’entreprise mettait «tout en œuvre pour sécuriser tous les actifs», après des transactions non autorisées qui pourraient se solder par l’évaporation de plusieurs centaines de millions de dollars.

Il y a un peu plus d’une semaine, le groupe, évalué à quelque 32 milliards, était encore considéré comme la deuxième plus grande plateforme de cryptomonnaies au monde. Il a déposé le bilan vendredi après une déroute éclair. Son patron et fondateur, Sam Bankman-Fried, dit «SBF», a démissionné et une partie des effectifs de sa direction aurait quitté les Bahamas pour Hongkong.

«Un accès non autorisé à certains actifs s’est produit», a confirmé John Ray, le nouveau PDG et responsable de la restructuration du groupe. Les responsables de FTX n’ont pas donné de détail sur le montant des transactions observées, mais plusieurs centaines de millions de dollars pourraient avoir disparu.

Le cabinet d’analyses en cryptomonnaies Elliptic indique ainsi, dans une analyse publiée samedi, que «seulement 24 heures après le dépôt de bilan […], les portefeuilles de FTX ont été vidés de plus de 663 millions de dollars». Dans le détail, «477 millions de dollars auraient été volés, tandis que le reste aurait été transféré dans un stockage sécurisé par FTX elle-même», précise Elliptic.

John Ray a remplacé vendredi Sam Bankman-Fried. La plateforme d’échange de cryptomonnaies, secteur très peu régulé, s’était le même jour placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Le nouveau patron a précisé qu’un «examen actif des faits […] a été lancé immédiatement en réponse. Nous avons été en contact et nous coordonnons avec les forces de l’ordre et les régulateurs concernés».

Le groupe fait l’objet d’une enquête de la Securities Exchange Commission et du département de la Justice à New York, selon le New York Times citant des sources proches de l’enquête. Et la tombée en disgrâce s’est étendue jusqu’à la NBA, avec le Miami Heat qui a annoncé que son enceinte sportive, la FTX Arena, allait être renommée.

Les déboires de FTX ont aussi été accentués par le numéro un du secteur, Binance, qui a annoncé vendre une cryptomonnaie liée au groupe FTX dimanche, puis a offert de racheter FTX. com mardi avant de se rétracter mercredi. Pour ne rien arranger, Crypto.com, qui se présente comme la «Bourse des cryptomonnaies» a fait un virement par erreur de 400 millions de dollars à une autre plateforme, Gate.io, qui a accepté de rendre l’argent.