Série (2/2)
Harcelée par un de ses collègues, la cofondatrice oubliée de Tinder est désormais connue pour une autre application de rencontres, pétrie de marketing se voulant féministe : Bumble. Alors qu’elle s’apprête mardi 2 janvier à en quitter la direction, «Libé» raconte les péripéties de cette femme d’affaires. Au programme aujourd’hui : son apothéose avec Bumble.
Episode 1
En 2014, Whitney Wolfe Herd broie du noir sur son canapé lorsque la notification d’un mail la sort de sa torpeur. Le nom de l’expéditeur, Andrey Andreev, la surprend. L’homme d’affaires russe, fondateur de l’application de rencontres Badoo, a déjà croisé sa route au cours d’un dîner lorsqu’elle travaillait encore pour Tinder. Une rencontre brève mais mémorable pour le patron qui, dans les médias, encense l’Américaine : «Pour être honnête, je suis immédiatement tombé amoureux de sa passion.» Lorsqu’il lui écrit cette année-là, il veut lui proposer un poste de responsable chez Badoo. Mais pour Whitney Wolfe Herd, plus question de travailler pour un homme.
Depuis son départ précipité de Tinder, la vingtenaire a déposé plainte pour harcèlement sexuel contre son ancienne entreprise et s’est forgé une petite notoriété. Pour le pire. Sur les réseaux sociaux, les insultes pleuvent. Dans la vraie vie, les paparazzis rodent. Alors, lorsque la cofondatrice déchue accepte d’échanger avec Andrey Andreev au cours d’un cocktail à Londres, elle arrive avec une idée en tête. Pourquoi ne pas créer une plateforme dédiée aux femmes sur laquelle elles pourraient se soutenir et se flatter