Les drogues dopent les affaires. Du moins, d’après Elon Musk. Dans un entretien paru lundi 18 mars, le milliardaire à la tête de Tesla confirme prendre de la kétamine sur ordonnance. Et, surtout, tente de rassurer ses investisseurs sur le sujet, source d’inquiétudes depuis plusieurs mois. «Du point de vue de Wall Street, ce qui compte, c’est l’exécution», relate-t-il. «Créez-vous de la valeur pour les investisseurs ? Tesla vaut à peu près autant que le reste de l’industrie automobile réunie… donc du point de vue d’un investisseur, s’il y a quelque chose que je prends, je devrais continuer à le prendre». Traduction : on ne change pas une équipe qui gagne.
The Don Lemon Show episode 1: Elon Musk
— Don Lemon (@donlemon) March 18, 2024
TIMESTAMPS:
(02:23) News on X
(10:07) Donald Trump and Endorsing a Candidate
(13:04) The New Tesla Roadster
(16:46) Relaxation and Video Games
(17:54) Tweeting and Drug Use
(23:19) The Great Replacement Theory
(30:03) Content Moderation… pic.twitter.com/bLRae4DhyO
Dans cette interview chahutée accordée à l’ancien animateur de la CNN Don Lemon, le magnat de 52 ans précise avoir recours à cet anesthésiant, utilisé en temps normal contre la douleur et la dépression mais aussi détourné à des fins stimulantes ou euphorisantes, en «petite quantité une fois toutes les deux semaines ou quelque chose comme ça». «Il y a des moments où j’ai une sorte d’état chimique négatif dans mon cerveau, comme la dépression, je suppose […] et la kétamine est utile pour sortir d’un état d’esprit négatif», confie le propriétaire de X (ex-Twitter), également patron de SpaceX.
Pas d’alcool, pas de weed
Cannabis, LSD, cocaïne, ecstasy, kétamine, champignons hallucinogènes… En janvier, le Wall Street Journal avait dans une longue enquête révélé que de nombreux collaborateurs de l’imprévisible homme d’affaires s’inquiétaient de sa possible prise de produits illicites. Attribuant même certaines de ses frasques à cette supposée consommation. D’après le journal américain, certains membres du conseil d’administration de Tesla s’interrogeaient ainsi sur l’état d’Elon Musk en août 2018, lorsque le patron publiait un tweet sur un possible retrait de l’entreprise de véhicules électriques de la Bourse de New York. L’annonce avait à l’époque provoqué la colère du gendarme américain des marchés boursiers (SEC) et ébranlé le constructeur automobile.
Auprès de Don Lemon, le quinquagénaire connu pour ses tweets impulsifs souligne être «presque toujours sobre» lorsqu’il publie sur X. Toujours plus ou moins rassurant, Elon Musk nie abuser de la kétamine : «Si vous [en] utilisez trop, vous ne pouvez pas vraiment faire votre travail. J’ai beaucoup de travail, je travaille généralement 16 heures par jour… donc je n’ai pas vraiment de situation où je peux être intellectuellement diminué pendant une période prolongée». Il assure par ailleurs ne pas boire et ne pas «savoir fumer de l’herbe». En 2018, le chef d’entreprise avait pourtant été filmé à la télévision en train de fumer de la marijuana dans une émission. Et s’était attiré le courroux de la Nasa.
Interview
En dehors des drogues, l’interview de 90 minutes aborde aussi bien la perte de vitesse de X, que la conception de la liberté d’expression prônée par le milliardaire ou encore ses critiques sur les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion. La discussion, de plus en plus tendue, a débouché sur une querelle entre les deux hommes. Un accord prévoyant que X paie Don Lemon pour que l’animateur publie sa nouvelle émission sur la plateforme a été annulé.