A Telegram, ça n’échappe à aucun ingénieur : Pavel Dourov prend soin de lui. Le fondateur de la messagerie affiche en permanence un teint de porcelaine et des muscles saillants. Le tout drapé d’étoffes noires, en hommage au personnage Neo du film Matrix. En public, le chef d’entreprise russe de 39 ans se fait l’avocat d’une hygiène de vie irréprochable entre végétarisme et bains d’eau glacée. Et parfois, devant ses équipes, il lui arrive de dire qu’un développeur de plus de 25 ans est un développeur trop vieux. La pique a fait son chemin dans la boîte. Anton Rozenberg, qui nous assure y avoir travaillé entre 2016 et 2017 depuis la Russie, se rappelle : «Pour se faire bien voir de Pavel, certains employés ont essayé de s’améliorer physiquement.» Notamment en s’inscrivant à la salle de muscu.
Avec le recul, lorsqu’il mentionne Telegram, le Russe utilise parfois le mot de «secte». Elies Campo, qui affirme avoir travaillé pour l’application depuis la Californie de 2015 à 2021, préfère l’expression de «cercle très fermé». Le quadragénaire catalan développe, au téléphone : «Pavel, en interne, c’est quasi une figure divine.» L’homme d’affaires bénéficierait d’une «aura». Celle d’un entrepreneur à succès ayant créé Telegram au nom de la liberté d’expression et fui la Russie en 2014 en tenant tête au Kremlin. Et d’un libertarien engagé à ne jamais divulguer d’informations sur ses utilisateurs aux gouvernements.
Un café à Palo Alto
Enfin ça, c’était avant. Depuis f