Menu
Libération
Rivalité

Finalement, Elon Musk dépose bien plainte contre OpenAI, la société de ChatGPT

Le milliardaire Elon Musk a relancé lundi 5 août, la plainte qu’il avait déposée, puis retirée, contre les cofondateurs d’OpenAI, maison mère de ChatGPT, accusant ces derniers de ne pas respecter la mission originelle de l’entreprise d’intelligence artificielle (IA).
Selon Elon Musk, OpenAI, l’entreprise en intelligence artificielle - qu’il a par ailleurs contribué à fonder en personne ! - ne respecterait pas sa mission originelle. (Czarek Sokolowski/AP)
publié le 5 août 2024 à 21h50

Après avoir déposé plainte. Puis retiré sa plainte. Il redépose plainte. Ne faisant encore une fois pas mentir sa réputation d’imprévisible milliardaire, Elon Musk poursuit de nouveau en justice les cofondateurs d’OpenAI, maison mère de ChatGPT. Pour les mêmes raisons que celles évoquées il y a plusieurs mois : l’entreprise en intelligence artificielle (IA) - qu’il a par ailleurs contribué à fonder en personne ! - ne respecterait pas sa mission originelle. Selon les documents juridiques, déposés auprès d’une des cours fédérales en Californie (est), la plainte est «l’archétype de la lutte de l’altruisme contre la cupidité. […] La perfidie et la tromperie sont dans des proportions shakespeariennes».

Le dépôt de la plainte intervient près de deux mois après que le patron de Tesla et SpaceX, également un temps actionnaire d’OpenAI, a retiré soudainement une plainte similaire contre OpenAI et ses deux fondateurs, Sam Altman et Greg Brockman, qu’il accusait alors de fraude, conspiration et publicité mensongère. Elon Musk avait rejoint le capital d’OpenAI en 2015 sous la promesse qu’il s’agirait d’une structure à but non lucratif mais, selon lui, Sam Altman l’a «manipulé et trompé», décidant au final de s’allier au géant du numérique Microsoft.

«Sam Altman a assuré à Donald Trump que l’aspect non lucratif permettait de garantir la neutralité et de se concentrer sur la sécurité et la transparence au bénéfice de tous, pas uniquement des actionnaires», détaille le texte de la plainte, «mais cela s’est avéré n’être que du vent, l’hameçon pour la grande arnaque de Sam Altman». «La conséquence est qu’OpenAI, dans laquelle Sam Altman et Microsoft ont des intérêts significatifs, a été récemment valorisé à un impressionnant niveau de 100 milliards de dollars», souligne également la plainte. «Du fait de leurs actions illégales, les accusés se sont enrichis injustement à hauteur de plusieurs milliards de dollars, alors que Elon Musk, qui a cofondé leur “start-up à but lucratif” en réalité, a été arnaqué, au même titre que le public».

Risques de l’IA

OpenAI a créé la sensation fin 2022 avec le lancement de ChatGPT, qui permet de générer des textes sur simple demande écrite, avant de lancer également des outils de création d’image et de vidéo à partir de consignes écrites (ou «prompt»). Microsoft a soutenu les investissements d’OpenAI à hauteur de plusieurs milliards de dollars et a soutenu la direction de la start-up quand le conseil d’administration a cherché à licencier Sam Altman, en novembre dernier, le recrutant et proposant d’accueillir tous les salariés qui ne soutenaient pas son départ.

Le conseil d’administration d’OpenAI est finalement revenu sur sa décision, face à l’incompréhension qu’elle avait générée parmi le personnel de l’entreprise, réintégrant Sam Altman, avant que plusieurs membres du conseil ne soient remplacés. Depuis qu’il est désinvesti d’OpenAI, Elon Musk a été parmi les principales voix critiques, alertant sur les risques que représenterait l’IA, selon lui, pour le futur de l’humanité. Des risques pas suffisants pour freiner ses affaires : il a lancé sa propre entreprise d’IA en 2023, xAI.