«Le pire des collèges. Manque de professionnalisme et d’accompagnement. L’adjointe ne respecte ni les élèves ni leurs parents», lit-on sous les commentaires d’un collège public parisien. «Le personnel dans cet établissement est payé pour rien faire. Une vraie bande de fainéants et ça forme les futures générations…», écrit un autre internaute au sujet d’un lycée lillois. Les commentaires dégradants envers les établissements scolaires ne manquent pas sur les avis Google Maps. Mais dès la fin avril, il ne sera plus possible de commenter ou noter les écoles où que ce soit dans le monde, a confirmé l’entreprise américaine auprès de l’AFP mercredi 16 avril. «Cette décision est due à la présence récurrente de contributions hors sujet, nuisibles et contraires à nos politiques», a précisé un porte-parole de l’entreprise américaine.
Le groupe californien a précisé que cette mesure s’appliquera aux «établissements d’enseignement général» dans le monde entier, mais pas aux maternelles ni aux universités, sans expliquer pourquoi. Sa mise en place commencera fin avril et devrait prendre plusieurs semaines. Les avis et notes déjà existants seront supprimés.
Le ministère et les syndicats enseignants se réjouissent
De son côté, le ministère de l’Education s’est «réjoui du choix de Google de désactiver les avis sur les fiches des établissements scolaires». «Cette demande, à l’initiative du ministère, vise à protéger l’institution et les personnels de l’Education nationale. En effet, nombre de ces avis pouvaient servir de tribune pour différentes revendications d’intérêt sans possibilité de contradictoire ou de réponse», a-t-il ajouté.
Ces dernières années, plusieurs syndicats enseignants avaient dénoncé l’apparition de ces notations de 1 à 5, très courantes pour les restaurants et les hôtels. «C’est une bonne nouvelle que ce ne soit plus possible, car l’espace d’avis et de notation était devenu un défouloir, un lieu de règlement de comptes pour certains élèves ou parents, de manière publique», a réagi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. Pour Jean-Rémi Girard, président du Snalc, «c’est beaucoup mieux de ne pas avoir ces avis», car «ce n’est absolument pas sain comme mode de fonctionnement». «Nous sommes clairement satisfaits», a renchéri Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, pour qui «la protection des personnels passe aussi par la protection de l’école publique».
TRIBUNE
Face aux différents classements des établissements, le ministère de l’Education a mis en place des «indicateurs de valeur ajoutée» des lycées et des collèges (Ival et Ivac). Ils ont pour objet de prendre de la distance avec les taux bruts de réussite au bac ou au brevet, souvent les plus scrutés par les parents.