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Instagram va mettre en place un «contrôleur de nudité» pour protéger les mineurs du chantage aux photos intimes

Pour lutter contre la «sextorsion», le réseau social va déployer dans les prochains mois plusieurs outils destinés à ses jeunes utilisateurs.
Des silhouettes d'utilisateurs mobiles sont vues à côté d'une projection d'écran du logo d'Instagram dans cette photo d'illustration prise le 28 mars 2018. (Dado Ruvic/REUTERS)
publié le 11 avril 2024 à 11h49

De nouvelles mesures pour protéger les jeunes du chantage aux photos de nu sur Instagram. Meta, la maison mère du réseau social, a annoncé ce jeudi la mise en place d’un «contrôleur de nudité» paramétré par défaut sur les comptes des mineurs, qui détectera automatiquement les images avec de la nudité reçues sur la messagerie de l’application et les rendra floues. «De cette façon, le destinataire n’est pas exposé de manière non désirée à un contenu intime et a le choix de voir cette image ou non», explique Capucine Tuffier, en charge de la protection de l’enfance chez Meta France.

Des messages de sensibilisation sur le chantage aux photos à caractère sexuel, aussi appelé «sextorsion», seront dans le même temps envoyés à l’émetteur et au récepteur des images, leur rappelant que ces contenus sensibles peuvent aboutir à des captures d’écran et des transferts par des personnes malintentionnées. «Il s’agit de réduire la création et le partage de ce type d’images», résume Capucine Tuffier.

Par ailleurs, lorsqu’un compte aura été identifié par les outils d’intelligence artificielle de Meta comme étant potentiellement à l’origine de ce type de chantage, ses interactions avec des utilisateurs mineurs seront fortement limitées. Un compte de potentiel «malfaiteur» ne pourra ainsi pas envoyer de messages privés à un compte de mineur, n’aura pas accès à sa liste complète d’abonnés (les comptes de mineurs étant cachés) et les comptes de mineurs n’apparaîtront plus dans la barre de recherche, détaille Capucine Tuffier.

Meta préviendra aussi un jeune utilisateur s’il est entré en contact avec un potentiel maître chanteur. Le mineur sera alors dirigé vers un site dédié et aura accès à une ligne d’écoute téléphonique en partenariat avec des associations.

Ces nouvelles mesures seront testées à partir de mai dans une poignée de pays en Amérique centrale et latine avant un déploiement mondial dans les prochains mois.

Meta, accusé aux Etats-Unis et en France de nuire à la santé mentale des adolescents, avait déjà annoncé en janvier une première salve de mesures pour mieux protéger les jeunes utilisateurs. Parmi celles-ci, un utilisateur mineur aura désormais besoin de la permission explicite de ses parents pour faire passer son compte de privé à public, accéder à plus de contenus dits «sensibles» ou avoir la possibilité de recevoir des messages de personnes qu’il ne suit pas déjà sur la plateforme.