Sundar Pichai, directeur général de Google, a fait le déplacement pour l’occasion. La firme a inauguré ce jeudi 15 février son centre de recherches et de développement dédié à l’intelligence artificielle à Paris, dans le IXe arrondissement. L’entreprise entend «faire émerger de nouveaux partenariats académiques» et former des professionnels à cette technologie en France.
A lire aussi
«L’objectif : développer la recherche scientifique en matière d’IA en France et accompagner ses applications par les acteurs économiques tricolores», précise le communiqué de presse de Google. Après une première implantation à Paris en 2018, ce nouveau «hub» permettra à Google de rassembler plus de 300 chercheurs et ingénieurs issus de ses différentes équipes.
Se mêleront dans ce centre des membres ayant travaillé au développement de produits comme YouTube ou le navigateur Chrome, et des employés qui collaboraient déjà avec les universités et instituts de recherche français. «Le hub permettra de nouer des coopérations avec ces institutions, afin de stimuler la recherche fondamentale et la recherche appliquée en IA, renforçant ainsi la place de la France comme leader dans ce domaine», a ajouté le géant américain, qui entend former 100 000 professionnels français aux outils de l’IA d’ici la fin de l’année 2025.
Paris, une ville qui attire l’IA
Le dirigeant de Google a profité de sa venue à Paris pour bifurquer du côté de l’Elysée, où il a été reçu par Emmanuel Macron. Le président français n’a pas manqué de lui rappeler «sa vision en matière d’intelligence artificielle, où l’innovation doit permettre de faire avancer nos économies et contribuer au bien commun, dans un cadre protecteur des citoyens». Les deux hommes sont également revenus sur «la désinformation en ligne, enjeu crucial, en particulier en cette année électorale pour de nombreuses démocraties».
Et Google n’est pas la seule firme à investir dans l’intelligence artificielle à Paris. En 2015, Facebook ouvrait son grand laboratoire, FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research), sous l’impulsion du chercheur français Yann le Cun, expert de Meta (maison mère de Facebook) et pionnier du «machine learning» à l’origine de l’IA moderne. Une première pour l’entreprise en dehors des Etats-Unis. La capitale française compte également des centres de recherche du coréen Samsung, de l’américain IBM ou du japonais Fujitsu.
Mais la France ne mise pas que sur l’étranger pour développer le secteur de l’IA. En témoigne le lancement du laboratoire Kyutai en novembre, porté notamment par Xavier Niel et Rodolphe Saadé à Paris. Une initiative qu’Emmanuel Macron n’a pas manqué de saluer : «En quelques années, nous sommes parvenus à créer plusieurs instituts de recherche interdisciplinaire, des chaires de recherche, à doubler le nombre de diplômés en IA et à augmenter de 500 le nombre de doctorants». Dédié à la recherche en source ouverte et doté d’un budget de 300 millions d’euros et porté par un groupe de chercheur ayant déjà travaillé pour des géants de la tech comme Facebook, Google ou Apple, ce laboratoire espère notamment créer son propre modèle de langage.