Comment construire des régulations multilatérales à l’heure d’une course technologique effrénée ? Quelles voies de rééquilibrage face aux Etats-Unis et à la Chine ? Henri Verdier, ambassadeur français pour le numérique et envoyé thématique «gouvernance mondiale» du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle de Paris, qui se tient ce lundi 10 février, répond à Libération.
L’idée qu’il faut s’accorder sur des normes communes en matière d’IA est largement partagée. Quels sont les enjeux de ce sommet ?
Tout le monde a compris l’importance de créer un cadre mondial pour l’intelligence artificielle. Certains sujets sont largement débattus : l’éthique et la sécurité des systèmes d’IA, par exemple. Mais beaucoup d’autres enjeux sont encore un peu négligés à ce stade dans le débat international : l’impact sur le travail, la propriété intellectuelle, la diversité culturelle, les impacts environnementaux, la concentration du marché, le besoin de susciter une innovation et une croissance au service d’un réel progrès. Et pour beaucoup de pays, notamment du Sud, la préoccupation première n’est pas le risque existentiel que poserait l’intelligence artificielle à l’humanité, mais plutôt de savoir si leurs économies tireront des bénéfices des développements de l’IA.
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