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Maison mer

Internet : Meta veut poser un câble sous-marin de 50 000 km, le plus long du monde

La société de Mark Zuckerberg annonce ce mardi 18 février un projet pharaonique visant à augmenter la connectivité entre les 5 continents.
Un câble à fibre optique tiré depuis le navire câblier «Pleijel» à l'entrée du port de Sassnitz, en Allemagne, le 29 novembre 2023. (Stefan Sauer/DPA.Getty Images)
publié le 18 février 2025 à 13h36
(mis à jour le 18 février 2025 à 13h37)

Les impacts concrets du numérique, suite. Meta va déployer un câble sous-marin reliant cinq continents sur plus de 50 000 kilomètres, annonce ce mardi 18 février le groupe détenteur de Facebook et Instagram dans une note de blog. Baptisé «Projet Waterworth», le dispositif partira de la Côte Est américaine pour aller au Brésil, puis en Afrique du Sud, en Inde et en Australie, avant de rejoindre la Côte Ouest des Etats-Unis. Il s’agirait du plus long câble sous-marin du monde, plus long que la circonférence du Globe. Meta justifie cet «investissement pluriannuel de plusieurs milliards de dollars» pour apporter «une connectivité de pointe aux Etats-Unis, à l’Inde, au Brésil, à l’Afrique du Sud et à d’autres régions».

Infrastructures critiques, les câbles sous-marins assurent la quasi-totalité des communications numériques mondiales. Serpentant sous les mers, les quelque 450 tuyaux actuellement installés dans le monde s’étendent sur environ «1,2 million de kilomètres», selon un rapport du groupe de réflexion américain Center for Strategic and International Studies (CSIS) publié en août 2024.

Si, selon des chiffres de 2021, quatre sociétés se partageaient la quasi-totalité du marché – l’américain SubCom, le français Alcatel Submarine Networks (ASN), le japonais Nippon Electric Company (NEC) et le chinois HMN Technologies –, les géants du numérique comme Meta développent désormais leurs propres infrastructures face à l’enjeu économique énorme que représentent ces câbles.

Hautement stratégiques, ces infrastructures sont régulièrement endommagées par des éléments naturels (éboulements sous-marins, tsunamis), mais aussi par les ancres des bateaux. Ils peuvent aussi faire l’objet de sabotages et de tentatives d’espionnage. Fin 2024, deux câbles télécoms ont été sectionnés en pleine mer Baltique à quelques heures d’intervalle, plusieurs Etats voisins parlant d’un sabotage russe et d’une guerre hybride. Début 2025, Taiwan s’est alarmé des attaques clandestines sur ses câbles sous-marins. Des agissements suspects de cargos chinois et russes étaient alors pointés du doigt.

Avec le développement rapide de l’intelligence artificielle et des modèles d’IA génératives, particulièrement gourmand en ressources, le trafic numérique mondial devrait continuer de grimper dans les années à venir. Avec ce projet, Meta veut contrôler la diffusion de ses outils numériques.