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Le gouvernement américain veut que Google se sépare de Chrome, d’après Bloomberg

Jugé coupable de pratique illégale pour maintenir son monopole, Google représente 90 % du marché mondial de la recherche en ligne. Un monopole que ne tolère plus le ministère de la Justice américain, qui devrait demander à un juge d’obliger le géant à se séparer de son navigateur, selon le média économique Bloomberg.
La scission entre Google et Chrome serait une sanction historique contre le géant des technologies. (Dado Ruvic/REUTERS)
publié le 19 novembre 2024 à 10h49

Et si Google perdait Chrome ? C’est en tout cas la volonté du gouvernement américain, selon le très sérieux Bloomberg. D’après les informations du média économique, le gouvernement va demander à un juge d’obliger le géant américain à se séparer de son navigateur, créé en 2008. Une telle sanction contre Google, jugé coupable l’été dernier de pratiques illégales pour établir et maintenir son monopole dans la recherche en ligne, serait historique.

Navigateur internet le plus utilisé au monde, Chrome constitue un point d’accès majeur au moteur de recherche. Le ministère de la Justice reproche à Google de saper ainsi les chances de potentiels concurrents. Selon le site StatCounter, Google pesait, en septembre, 90 % du marché mondial de la recherche en ligne et même 94 % sur les smartphones.

La possibilité d’exiger une scission de Google marque un changement profond de la part des autorités américaines de la concurrence qui ont largement laissé tranquilles les géants des technologies depuis leur échec à démanteler Microsoft il y a vingt ans. Lancées sous l’administration Trump, les poursuites avaient été continuées sous la présidence de Joe Biden.

Android dans le viseur

Les autorités antitrust devraient en outre proposer que Google dissocie Android de ses autres produits, notamment le moteur de recherche et la boutique d’applications mobiles Google Play. Le gouvernement souhaite également agir sur les résultats de recherche formulés par l’IA générative, les «AI Overviews» qui répondent directement aux questions des utilisateurs, sans avoir à cliquer sur des liens.

Si ces mesures sont censées rééquilibrer la concurrence dans le domaine, elles ne font pas que des heureux. De nombreux sites internet se plaignent d’une baisse de trafic et les rivaux de Google dans la recherche en ligne estiment que ce nouveau format ne leur laisse aucune chance d’émerger.

Ouvert le 11 septembre, le procès et ses dix semaines d’auditions avaient permis de révéler les sommes mirobolantes versées par la filiale d’Alphabet pour s’assurer de l’installation par défaut de Google Search, notamment sur les smartphones fabriqués par Apple et Samsung. Si le juge retient les propositions des autorités, celles-ci pourraient remodeler le marché de la recherche en ligne et l’industrie de l’IA générative en pleine expansion. Mais les changements, s’ils ont lieu, prendront sans doute des années, Google ayant prévu de faire appel. Sollicité par l’AFP lundi, le département de la Justice n’a pas fait de commentaire.