Le mouvement de fuite opéré par une ribambelle d’institutions, d’entreprises et de personnalités se poursuit. Le quotidien espagnol La Vanguardia a annoncé ce jeudi 14 novembre qu’il ne publierait plus de contenus sur X (ex-Twitter), réseau social détenu par Elon Musk, nouveau membre du gouvernement Trump. Dans un éditorial, le journal catalan accuse la plateforme, devenue «un réseau de désinformation», de rendre «viraux des messages qui portent atteinte aux droits humains.»
📌 'La Vanguardia' deja de publicar tuits de forma directa en la red social X, convertida en una red de desinformación desde la llegada de Musk https://t.co/z2HlbyIIL0
— La Vanguardia (@LaVanguardia) November 14, 2024
La veille, le journal britannique The Guardian a lui aussi annoncé cesser de poster sur X, mettant en avant «le contenu souvent dérangeant promu ou trouvé sur la plateforme», propriété d’Elon Musk.
«Nous pensons que les avantages de notre présence sur X sont désormais surpassés par les inconvénients et que les ressources pourraient être mieux utilisées pour promouvoir notre journalisme ailleurs», a déclaré le média britannique dans un communiqué publié sur son site (et aussi partagé sur X, dans ce qui semble devoir être le dernier post du journal à cet endroit).
«Les caprices des algorithmes»
Le Guardian justifie en partie sa décision par le déroulement de l’élection américaine, dans laquelle Elon Musk a joué un rôle prépondérant pour faire élire Donald Trump. «C’est quelque chose que nous envisagions depuis un certain temps, étant donné le contenu souvent dérangeant promu ou trouvé sur la plateforme, comme les théories du complot d’extrême droite et le racisme, précise le Guardian. La campagne électorale présidentielle américaine n’a fait que souligner ce que nous considérons depuis longtemps : X est une plateforme médiatique toxique et son propriétaire, Elon Musk, a été en mesure d’utiliser son influence pour façonner le discours politique.»
Le Guardian ajoute que ses journalistes pourront toujours continuer à utiliser X pour trouver des informations, comme ils le font «avec d’autres réseaux sociaux dans lesquels nous ne nous impliquons pas officiellement». Et conclut : «Les réseaux sociaux peuvent être un outil important pour les entreprises de presse dans l’optique d’atteindre de nouvelles audiences mais, à ce stade, X joue désormais un rôle mineur dans la promotion de notre travail. […] Nous pouvons prendre cette décision parce que notre business model ne repose pas sur des contenus viraux conçus spécialement pour les caprices des algorithmes.»
A l’image du journal anglais, La Vanguardia souligne qu’elle continuera aussi à suivre les comptes de personnalités et d’entreprises sur X, pour «pouvoir informer ponctuellement ses lecteurs de messages ou de débats qui peuvent y être échangés ou y avoir lieu».
Mises à jour : ce jeudi 14 novembre à 9h44, avec l’ajout du fait que La Vanguardia cesse également de publier sur X.