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Libération
Fin du bug

Le service cloud d’Amazon annonce avoir résolu la panne qui a affecté plusieurs applications dans le monde entier lundi

Au bout d’une quinzaine d’heures d’interruption ou de perturbations, «tous les services sont revenus à la normale», a annoncé lundi soir Amazon Web Services (AWS), première plateforme de cloud au monde.

Centres de données à Ashburn, en Virginie, le 16 juillet 2023. (Ted Shaffrey/AP)
Publié le 21/10/2025 à 9h23

La panne n’aura duré qu’une demi-journée, mais aura dévoilé la vulnérabilité de l’informatique mondiale. La première plateforme de cloud au monde, Amazon Web Services (AWS), a annoncé lundi soir, à minuit, avoir résolu la longue panne qui a perturbé nombre d’applications en ligne au cours de la journée.

Des banques aux jeux en ligne (Fortnite, Roblox) en passant par les plateformes de streaming (Disney +, Prime Video) ou d’autres applications du quotidien (Airbnb, Zoom, Snapchat), c’est une part significative de services en ligne d’entreprises qui ont connu des perturbations voire des interruptions totales. Les premières défaillances avaient été observées peu après 9 heures dans des centres de données historiques d’AWS, non loin de Washington.

Puis, au bout d’une quinzaine d’heures de crise, «tous les services sont revenus à la normale», avec seulement une file d’attente de quelques heures pour résoudre des processus techniques secondaires, s’est réjoui le propriétaire de cette épine dorsale de l’informatique en ligne.

«Dépendance excessive»

Cette défaillance, synonyme de paiements bloqués, de livraisons interrompues et d’autres activités professionnelles ou privées empêchées, a illustré la dépendance du monde aux infrastructures des géants de la tech américains.

Filiale d’Amazon, AWS est la plus importante plateforme mondiale d’informatique «en nuage» (cloud) qui fournit aux entreprises des centres de données mutualisés, des serveurs privés ou des outils d’intelligence artificielle (IA). Elle pèse près d’un tiers du marché mondial de ce secteur en pleine expansion, sous l’essor rapide de l’IA, devant ses concurrents eux aussi américains, Microsoft Azure et Google Cloud, qui se partagent le deuxième tiers, selon le cabinet Synergy Research Group.

Cette panne soulève donc «de sérieuses questions» sur la pertinence pour les entreprises «d’externaliser tout ou partie de leur infrastructure essentielle à un petit groupe de fournisseurs tiers afin de réaliser des économies sur l’hébergement», a pointé l’analyste financier britannique Michael Hewson. «Cette dépendance excessive à l’égard d’un seul fournisseur menace désormais plus que la simple disponibilité des services : elle met en péril la réputation de la marque et la confiance des clients», a pour sa part souligné Gadjo Sevilla, analyste chez Emarketer.

La raison de la panne encore inconnue

Selon un premier bilan publié sur son site de maintenance, AWS affirme que «le déclencheur» de l’incident est, pour une raison qui reste à préciser, lié à un problème de DNS, le système de nom de domaines des sites internet. Il s’agit d’une sorte d’annuaire qui permet aux requêtes informatiques d’être guidées jusqu’à destination. Ce problème aurait affecté l’accès à la base de données DynamoDB, utilisée par de nombreuses applications en ligne.

Cette défaillance, rapidement résolue en deux heures, a toutefois provoqué en cascade celle des serveurs EC2, une brique fondamentale des services d’AWS qui alloue de la puissance de calcul et de la mémoire aux entreprises au moment où elles ont en besoin. Puis, par effet domino, «le système de vérification des répartiteurs de charge réseau a également été affecté». Comprendre : la tour de contrôle a elle aussi été touchée par la défaillance initiale du système de navigation.

Pour éviter qu’une panne n’affecte tout le réseau, AWS avait pourtant découpé le monde en une quarantaine de régions, disposant chacune de trois structures distinctes et isolées, pouvant pallier la défaillance de l’une ou l’autre. Mais l’incident de lundi a démontré qu’un certain nombre de requêtes fondamentales continuent de passer par les centres de données de la région nommée US-East-1, centre le plus ancien (2006) et le plus important d’AWS, situé dans le nord de la Virginie.