L’arbalète à cure-dents, le kit pour se percer seul les oreilles et la montre «de luxe» à deux euros sont toujours là. Pourtant, le site de vente en ligne de tous les possibles à tout petit prix, Wish, est de nouveau sur Google, Qwant ou encore Bing. Son retour dans le référencement de la grande bibliothèque des moteurs de recherche ainsi que dans les app stores a d’abord été remarqué par Politico. Auprès de Libé, la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) confirme : «Après plus d’un an d’échanges […] et au regard des éléments produits, des engagements pris et des vérifications opérées par la DGCCRF, il a été mis fin au déréférencement du site Wish.com».
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Il y a plus d’un an, pourtant, c’est la même administration, rattachée au ministère de l’Economie, qui réclamait en novembre 2021 la mise au ban de ce cyberbazar. Le tout sous l’égide d’un Bruno Le Maire remonté à bloc : «Il n’y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n’acceptons pas dans les commerces physiques», assénait sévèrement le ministre de l’Economie au Parisien. Entre ses produits dangereux à l’image de sèche-cheveux aux prises non sécurisées, ses arnaques comme ses faux AirPods et ses fausses promotions, le commerce en ligne avait tout pour attirer l’œil des autorités. Ça et son succès : fondé par deux anciens employés de Google et Yelp, l’application compterait plus de 100 millions d’utilisateurs et quelque 500 000 vendeurs.
De l’or pour un euro
Dès lors, pourquoi ce vilain petit canard de l’e-commerce est-il désormais gracié ? Auprès de Libération, la DGCCRF assure que l’entreprise a «mis en place des mesures concernant les procédures de retrait /rappel et de limitation de la présence sur la plateforme» de produits «non conformes et dangereux». Elle garantit qu’une «vigilance particulière» sera apportée afin de s’assurer du respect des engagements pris par Wish. Aucun détail n’est toutefois donné sur le nombre d’articles bannis ou les moyens déployés pour les repérer. Dans un communiqué transmis à Libération, la directrice juridique et responsable de la conformité chez Wish Joanna Forster se réjouit : «Nous tenons à remercier la DGCCRF d’avoir engagé un dialogue constructif et nous sommes heureux d’être parvenus à une solution permettant à Wish de revenir sur le marché». Mais aucune autre précision n’est apportée.
Pourtant, sur le site, les annonces au parfum d’arnaque semblent encore être légion. Chaînes en or à un euro et écouteurs sans fil à quatre euros parsèment toujours la liste des items à acheter. Pas plus tard que vendredi, l’entreprise a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à une amende de trois millions d’euros pour ses pratiques commerciales trompeuses. Selon l’Informé, Wish a notamment été sanctionné pour avoir pratiqué de faux rabais. Son fondateur et ex-dirigeant, Peter Szulczewski, écope lui d’une amende de 250 000 euros.