«L’IA peut faire peur mais cela peut être également une immense opportunité pour tous.» Dans un entretien accordé à l’AFP dimanche 14 janvier, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a fait preuve d’optimisme, tout en reconnaissant que le développement de l’intelligence artificielle devrait avoir des conséquences, négatives ou positives, pour 40 % des emplois dans le monde, et 60 % dans «les économies avancées, et certains pays émergents.»
Selon la cheffe du FMI, «il est certain qu’il y aura un impact, mais il peut être différent, que cela entraîne la disparition de votre emploi ou au contraire son amélioration.» Le tableau n’est donc pas totalement sombre, et Kristalina Georgieva évoque «une hausse de […] revenus» possible à l’échelle mondiale, tout en s’interrogeant : «Dès lors, que faire de ceux qui sont touchés et comment partager les gains de productivité, que peut-on faire pour être mieux préparés ?»
Billet
«Mettre de côté les craintes liées à l’IA»
La patronne du FMI s’exprimait après la publication par son institution d’un rapport consacré à l’impact de l’IA sur l’emploi et l’économie mondiale, en amont du Forum économique mondial de Davos qui débute ce lundi 15 janvier dans la station suisse. Selon le rapport, l’IA pourrait accélérer les inégalités salariales, avec un effet négatif tout particulier sur les classes moyennes. En parallèle, les salariés qui bénéficient d’ores et déjà de hauts revenus pourraient voir leur salaire «augmenter plus qu’à proportion» du gain de productivité que l’IA leur permettrait d’assurer.
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Kristalina Georgieva s’est notamment inquiétée du risque de décrochage pour les pays les plus pauvres, dans un contexte de ralentissement de la croissance de l’économie mondiale. La directrice générale FMI, qui craint de voir renforcer le fossé entre les pays avancés et les autres, veut donc «aller vite» pour «leur permettre de profiter des opportunités offertes par l’IA» car «nous avons terriblement besoin» d’éléments capables de relancer la productivité.
Selon le rapport du FMI, Singapour, les Etats-Unis et le Canada sont les pays qui se sont le mieux préparés jusqu’ici à l’intégration de l’IA mais, comme le souligne la directrice générale du Fonds, «nous devons nous concentrer sur les pays à moindres revenus». Car pour Kristalina Georgieva, «la vraie question sera de mettre de côté les craintes liées à l’IA pour se concentrer sur comment en tirer le meilleur avantage pour tous».