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Microsoft détrône Apple et devient la première capitalisation boursière mondiale

Pour la première fois depuis septembre 2021, le géant du logiciel a dépassé cette semaine la marque à la pomme, en raison notamment du développement par Microsoft de l’intelligence artificielle et la vente en berne des iPhones 15.
Satya Nadella, PDG de Microsoft, à Las Vegas, mardi 9 janvier. (Seokyong Lee/Penta Press. Shutter)
publié le 13 janvier 2024 à 9h28

Microsoft avait déjà détrôné quelques secondes son concurrent Apple comme première capitalisation boursière mondiale jeudi. Cela sera finalement le cas au moins tout ce week-end. Vendredi soir, le géant du logiciel a terminé la journée avec une valorisation boursière de 2,89 billions de dollars, quand Apple a, lui, clôturé avec 2,87 billions de dollars, passé à la deuxième place mondiale. Or c’est la première fois depuis novembre 2021 que Microsoft clôture avec une valeur supérieure à celle d’Apple, majoritairement leader dans ce domaine depuis dix ans.

Le groupe de Redmond (Etat du Washington) surfe sur l’élan de l’IA et son partenariat avec OpenAI, créateur de ChatGPT, dont il contrôle près de la moitié du capital. Depuis l’arrivée de ChatGPT, Microsoft a lancé plusieurs produits permettant aux entreprises et particuliers d’utiliser les capacités de l’IA générative, notamment via son moteur de recherche Bing ou l’assistant virtuel Copilot. Pour sa part, Apple est pénalisé par les inquiétudes du marché quant à sa capacité à maintenir la croissance effrénée qu’elle affiche depuis des décennies. «Microsoft a une feuille de route beaucoup plus claire en matière d’intelligence artificielle et a fait un excellent travail en expliquant comment cela va accélérer sa croissance et rendre ses perspectives à long terme encore plus attrayantes», a déclaré à Bloomberg David Katz, directeur des investissements chez Matrix Asset Advisors.

Résultat : depuis le lancement de l’interface d’intelligence artificielle (IA) dite générative ChatGPT, début novembre 2022, l’action Microsoft a gagné près de 75 %. Dans le même temps, la firme à la pomme a dû se «contenter» d’une hausse de 35 %. Des chiffres que les plaintes d’acteurs majeurs contre Microsoft, comme le New York Times pour ChatGPT ou la Commission européenne pour le logiciel Teams, n’ont pas ébranlés.

Des prévisions qui ont eu un impact sur les analyses financières, puisque Apple est concerné par au moins trois abaissements de notes d’analystes, selon les données compilées par Bloomberg. Début janvier, un analyste de la banque Barclays a notamment abaissé sa recommandation sur le titre, préoccupé par un ralentissement des ventes d’iPhone 15, notamment en Chine, marché majeur pour Apple. Mercredi, c’est au tour de ceux de Redburn Atlantic de, à leur tour, réviser leur opinion à «neutre», alors qu’ils étaient jusqu’ici à l’achat, redoutant une croissance limitée dans les années à venir et des résultats mitigés pour le trimestre en cours.

Cette nouvelle doit par ailleurs être relativisée. Depuis janvier 2022, Apple a, à plusieurs reprises, dépassé le seuil symbolique des 3 000 milliards de dollars de capitalisation. Mais le groupe procède régulièrement à des rachats d’actions massifs et annule les titres une fois qu’ils sont en sa possession, ce qui réduit mécaniquement le nombre d’actions en circulation et la capitalisation boursière. Pour autant, Bloomberg affirme que Microsoft pourrait cette année dépasser les 3 000 milliards de dollars de valorisation boursière, rejoignant ainsi Apple comme l’une des deux seules sociétés à atteindre un tel seuil. Et conforter les positions de Microsoft et Apple, comme les deux principaux acteurs de l’indice S & P 500, loin devant ses poursuivants, respectivement le géant pétrolier Saudi Aramco, Alphabet (groupe de Google) et Amazon.