Rester pour se battre ou quitter X afin de concentrer ses efforts dans des lieux plus propices à la discussion ? «C’est un débat qu’on a tous les jours à la direction de mon parti», a reconnu la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier ce dimanche 12 janvier. A une semaine de la prise de pouvoir de Donald Trump - et de son bras droit Elon Musk, propriétaire de X -, la patronne des Verts semble toutefois avoir tranché : «On doit tous quitter Twitter», a-t-elle enjoint aux membres du Nouveau Front populaire. Ce réseau social «n’est pas seulement pénible mais il est aussi dangereux», a-t-elle martelé au micro de RTL. Comme alternative, elle leur a conseillé de rejoindre les concurrents de X, Bluesky et Mastodon.

Départ collectif de X ou pas, la plateforme «aura quand même impact sur le réel et contribuera à déstabiliser les prochaines élections», a fait remarquer Marine Tondelier. De quoi lui faire dire que la plateforme devrait être «interdite en Europe». Elon Musk s’en sert ces dernières semaines pour s’immiscer dans la politique britannique et allemande, afin de promouvoir l’extrême droite. «Il faut agir fortement pour protéger l’information sur notre territoire», a encore martelé la cheffe des Ecologistes, alors qu’Instagram et Facebook ont vu leur service de fact-checking disparaître, après la récente décision d’un autre magnat de la tech droitisant, Mark Zuckerberg.

L’appel de Marine Tondelier avait été précédé par la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui a lancé jeudi un appel à quitter X, avant d’envoyer samedi un courrier à tous les députés du NFP. Selon elle, Elon Musk est devenu un «danger réel pour nos démocraties». «Nous avons vu, notamment lors des dernières élections présidentielles américaines, comment X a été utilisée pour façonner le discours politique. En manipulant son algorithme, Musk a favorisé ses propres publications tout en permettant la diffusion de fausses informations à grande échelle», fustige-t-elle, rappelant que l’homme le plus riche de la planète attise «la haine des étrangers» et un «racisme décomplexé».

«X est devenue une véritable machine de désinformation, une arme de destruction massive de la réalité factuelle, et la caisse de résonance des courants d’extrême droite. Rester sur X, c’est en partie cautionner ce que la plateforme est devenue sous Elon Musk», poursuit Sandrine Rousseau, qui est suivie sur ce réseau par près de 190 000 personnes.

Interrogé sur le plateau de BFMTV sur son éventuel départ de l’ex-Twitter, le secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure a admis se «poser la question». «Ce qui me gêne, c’est que si on quitte le réseau social et qu’on l’abandonne uniquement à l’extrême droite et que des gens de bonne foi continuent à croire que c’est là que ça se passe, ils n’ont plus de parole alternative», estime le socialiste. «On devrait tous ensemble partir de X, et non pas les uns après les autres», a-t-il conclu malgré tout.

Alors qu’une vague de départs a eu lieu de la plateforme X au lendemain de la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines en novembre 2024, beaucoup ont promis de quitter le réseau social le jour de l’investiture du républicain, le 20 janvier prochain. Comme le sénateur écologiste Yannick Jadot, qui refuse «d’être le complice, même passif, des attaques d’Elon Musk contre nos démocraties».

D’autres institutions ont récemment annoncé leur départ de X, à l’instar de la prestigieuse Ecole polytechnique, en raison de «l’évolution éditoriale de la plateforme».

Mise à jour : à 17h57, avec la modification des actions lancées par Sandrine Rousseau depuis jeudi.