Menu
Libération
Pas chouette

«On nous a demandé de creuser notre propre tombe» : comment Duolingo a embauché l’IA pour évincer ses traducteurs

Article réservé aux abonnés
Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Le PDG de la célèbre appli de linguistique annonce vouloir progressivement remplacer ses travailleurs indépendants par de l’intelligence artificielle. Il l’aurait en réalité déjà fait depuis des mois, confie l’un d’entre eux à «Libé».
En 2024, le chiffre d'affaires de l'entreprise américaine est monté à 748 millions de dollars. (Nikolas Kokovlis/NurPhoto.AFP)
publié le 1er mai 2025 à 18h09

Une réunion Zoom «brutale et brève». D’après John (1), travailleur indépendant de Duolingo, beaucoup de choses se seraient jouées le 23 octobre 2024. Ce jour-là, les RH de la célèbre application américaine de cours de langues convoquent les prestataires de la boîte. Ces petites mains recrutées via des plateformes de free-lances et rémunérées à l’heure. Au total, environ 200 personnes se connectent et écoutent, l’espace de quelques minutes, des discours «très formatés». Le message adressé est poli dans la forme, cinglant sur le fond : à partir de maintenant, ceux qui peuvent l’être seront remplacés par de l’intelligence artificielle (IA).

D’après John, cette stratégie n’aurait été publiquement assumée par le PDG Luis von Ahn que six mois plus tard. Le chef d’entreprise guatémaltèque a fait paraître