Rebelote. Après avoir mis en place une mesure payante en Nouvelle-Zélande et aux Philippines, où les nouveaux usagers doivent payer pour des services de base comme la publication de messages, Elon Musk a annoncé sur son compte X ce mardi 16 avril, que le dispositif devrait s’élargir à d’autres. Les nouveaux utilisateurs du réseau social devront payer de «petits frais» pour publier sur la plateforme pour une durée de trois mois.

«Malheureusement, de petits frais pour que les nouveaux utilisateurs aient le droit d’écrire sont la seule façon de lutter contre l’assaut incessant des bots [les comptes automatisés, ndlr]», a écrit le milliardaire sur son compte X. La mesure devrait concerner les nouveaux utilisateurs du réseau social qui «pourront écrire gratuitement après trois mois», a-t-il ajouté dans un autre post. L’homme d’affaires n’a cependant pas précisé le montant de ces frais, la date de leur déploiement ou encore les pays concernés. En Nouvelle-Zélande et aux Philippines, les nouveaux usagers payent respectivement 0,75 dollar et 0,85 dollar.

Ceux qui refusent de débourser ces sommes devront se contenter de la fonction «lecture» qui consiste à regarder gratuitement des vidéos ou suivre des comptes.

La raison de cette décision est liée à la multiplication des faux comptes pilotés par programmes informatiques, ce qu’on appelle les «bots» Ceux-ci diffusent désinformation et fausses rumeurs sur le réseau social, depuis la reprise en main par Elon Musk et la forte diminution de la modération des contenus. Avant même qu’il ait racheté le réseau en 2022 pour quelque 44 milliards de dollars, le patron de Tesla faisait déjà de la lutte contre ce fléau l’une de ses grandes promesses en tant que futur propriétaire.

Cette nouvelle s’inscrit dans une tendance qui a débuté en 2023, lorsque X a lancé des formules payantes, d’abord pour obtenir des badges de certification, puis pour masquer les publicités. Dans une déclaration en septembre 2023, le milliardaire avait déjà défendu l’idée de la mise en place d’un «petit paiement mensuel» en réponse au Premier ministre d’Israël Benyamin Nétanyahou, qui mentionnait les manières dont la plateforme pourrait lutter contre «des armées de robots» «reproduisant et amplifiant» l’antisémitisme en ligne.

Le fait est que la mesure permettra aussi de ramener un peu d’argent dans les caisses de l’entreprise, en souffrance depuis son rachat. Du changement de nom de la plateforme au rétablissement de comptes bannis comme celui de Donald Trump… A force de décisions clivantes, le site a vu ses utilisateurs prendre la fuite. Ainsi que ses annonceurs. Un an après le rachat de l’entreprise, le cabinet de conseil en marketing Ebiquity estimait auprès de Business Insider que la plupart des grands portefeuilles se seraient fait la malle. D’après lui, seuls deux clients avaient acheté de l’espace publicitaire au cours du mois de septembre contre 31 en 2022.