Au premier regard, on pourrait n’y voir qu’une tactique économique. Comme il l’a fait pour la Chine, le Mexique ou le Canada, Donald Trump a confirmé ce mercredi 12 mars la mise en place de droits de douane sur l’acier et l’aluminium exportés vers les Etats-Unis. Du protectionnisme à l’ancienne, auquel l’UE a annoncé qu’elle allait riposter de manière graduée à partir du 1er avril. Mais dans les desseins du président américain, adepte du «faire d’une pierre deux coups», figure un autre objectif : faire flancher Bruxelles sur certaines de ses réglementations. Numériques, en particulier.
Le coup de pression politique n’a rien d’un secret. Dans un mémorandum agressif paru fin février, il est même parfaitement assumé. Le Président y martèle que la Big Tech américaine est victime «d’extorsions», «d’amendes et de pénalités injustes». Avec la mise en place de tarifs à la frontière, Donald Trump estime ainsi prendre des «mesures réactives nécessaires pour atténuer le préjudice causé aux Etats-Unis et pour réparer tout déséquilibre qui en résulte».