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Propulsé par l’IA, Nvidia s’impose comme la première capitalisation mondiale devant Apple et va intégrer le Dow Jones

Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Leader dans la production de puce graphique, essentiel pour le secteur de l’intelligence artificielle, Nvidia est repassé mardi soir devant Apple, après l’avoir déjà devancé temporairement à deux reprises. Un contexte plus que favorable qui lui ouvre aussi les portes de l’indice boursier phare aux Etats-Unis.
La multinationale américaine de technologie a vu le cours de ses actions exploser ces dernières années. (Dado Ruvic/REUTERS)
publié le 6 novembre 2024 à 15h50

Méconnu du grand public, Nvidia domine pourtant les marchés financiers. Le géant américain des semi-conducteurs a une nouvelle fois clôturé en position de première capitalisation mondiale mardi 5 novembre au soir, après avoir dépassé Apple lors de la séance quotidienne à la Bourse de New York. Le groupe de Santa Clara, en Californie, affiche désormais une capitalisation de 3 431 milliards de dollars, devant les 3 377 milliards de la firme productrice des iPhone.

La multinationale américaine avait déjà clôturé une première fois sur le toit du monde économique mi-juin, avant de perdre rapidement son rang. Nvidia avait brièvement enjambé de nouveau Apple fin octobre, durant quelques minutes seulement.

Tous les signaux laissent penser que le géant des semi-conducteurs battra prochainement le record de valeur boursière détenu par Apple, dont la capitalisation a grimpé mi-octobre jusqu’à 3 610 milliards de dollars. Depuis début octobre 2022, et l’arrivée de ChatGPT, la valeur du titre Nvidia a été multipliée par plus de onze. Le cours de son action était alors d’environ 12 dollars contre presque 140 dollars mardi soir.

Nvidia est considéré comme le leader incontesté et le plus avancé des fabricants de semi-conducteurs sur le marché des cartes graphiques (GPU). Des puces aux capacités de calcul démultipliées par rapport à un microprocesseur classique et des équipements indispensables pour des applications comme l’apprentissage automatique avec l’IA générative et le traitement de grandes quantités de données.

Intel «out»

Nvidia va par ailleurs faire son entrée vendredi dans l’indice vedette du Dow Jones, qui classe les 30 plus grandes et plus influentes entreprises des États-Unis, et au sein duquel il remplacera son concurrent Intel. Ce dernier, figure historique du secteur des microprocesseurs, est en difficulté depuis plusieurs années. Ces résultats financiers sont en berne avec un chiffre d’affaires de 54 milliards de dollars pour 2023, en baisse de 30 % par rapport à 2021. Il est attendu que l’entreprise connaisse sa première perte nette en 2024 depuis 1986. Pour y remédier, Intel cherche notamment à rattraper son retard sur le créneau des puces adaptées au développement de l’intelligence artificielle (IA) générative.

Apple est également arrivé très tard sur ce segment désormais stratégique, près de deux ans après le lancement du leader du secteur ChatGPT. Il n’a déployé que fin octobre son premier système d’IA générative, baptisé «Apple Intelligence», sur ses smartphones, ordinateurs et tablettes, marquant ainsi son entrée officielle dans la nouvelle technologie star de la Silicon Valley. Le directeur général Tim Cook avait insisté sur le fait que la nouvelle génération d’équipements de la marque, de l’iPhone 16 à l’iPad mini, avaient tous été conçus pour optimiser l’utilisation de l’IA générative.

Mais malgré des bilans financiers qui pourraient rendre jaloux n’importe quelle autre entreprise, les premiers doutes des investisseurs sur l’intelligence artificielle s’esquissent. Après l’annonce de ses résultats pour le deuxième trimestre 2024 fin août, Nvidia avait notamment vu ses actions chuter de 7 %. En cause : un chiffre d’affaires sur la période de 30 milliards de dollars, inférieur aux 38 milliards espérés sur les marchés. De quoi semer le doute sur une possible bulle de l’IA.