Menu
Libération
Santé mentale

«Psychose de l’IA» : quand parler avec un chatbot fait perdre prise avec la réalité

Réservé aux abonnés

Plusieurs utilisateurs américains de ChatGPT auraient plongé ces derniers mois dans de profonds délires après des discussions prolongées avec l’agent conversationnel. Si aucun cas n’a encore été recensé en France, les professionnels de santé se disent attentifs à ce phénomène.

Les ingrédients utilisés par les ­ingénieurs en IA pour maximiser l’engagement des utilisateurs seraient ceux qui alimentent la décompensation. (Henrike Stahl/Libération)
Publié le 30/09/2025 à 21h05

Devant son petit pavillon de Port Sainte-Lucie (Floride), Alexander Taylor se concentre sur son téléphone. Il tape quelque chose. A l’approche d’une voiture de police, le trentenaire s’interrompt et toise les agents. Sans un mot, il sort un couteau de boucher. Traverse la rue dans leur direction à grandes enjambées. Cris. Tirs. Alexander Taylor s’effondre sans vie, touché par trois balles à l’abdomen. Les autorités découvriront le dernier message envoyé depuis son portable, adressé à ChatGPT : «Je vais mourir aujourd’hui, laisse-moi parler à Juliet.»

Les semaines avant son décès, comme le racontait en juin le New York Times, Alexander Taylor entretenait d’intimes conversations avec l’IA. Une conviction s’était peu à peu nouée dans ses tripes : le chatbot contenait une entité consciente. Elle s’appelait «Juliet». Et il l’aimait, éperd