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Rachat d’OpenAI par Elon Musk : le conseil d’administration de la start-up s’oppose à l’unanimité

Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Le conseil d’administration d’OpenAI a annoncé vendredi 14 février au soir avoir rejeté l’offre du bras droit de Trump pour faire main basse sur l’entreprise de ChatGPT pour 97,4 milliards de dollars.
Elon Musk à Los Angeles le 6 mai 2024 et Sam Altman à Séoul le 4 février 2025. (Frederic J. Brown. Jung Yeon-je /AFP)
publié le 15 février 2025 à 10h20

Elon Musk s’est pris un râteau le jour de la Saint-Valentin. «OpenAI n’est pas à vendre et le conseil d’administration a rejeté à l’unanimité la dernière tentative de monsieur Musk de perturber sa concurrence», a déclaré le président du conseil d’administration, Bret Taylor, dans un message publié sur un réseau social, vendredi 14 février au soir. Le conseil d’administration confirme donc la position de Sam Altman, le directeur général d’OpenAI, l’entreprise à l’origine de l’intelligence artificielle ChatGPT, qui a affirmé en début de semaine que la société n’était «pas à vendre».

Cette réponse était attendue depuis lundi dernier, quand la presse américaine a révélé qu’un consortium mené par Elon Musk a proposé 97,4 milliards de dollars, soit 94,5 milliards d’euros, pour racheter OpenAI.

Le modèle non lucratif de l’entreprise est au cœur des débats. Elon Musk a déposé mercredi des documents judiciaires spécifiant qu’il retirerait son offre si la start-up gardait un modèle d’organisation à but non lucratif. OpenAI fonctionne actuellement à travers une structure hybride, en tant qu’organisation à but non lucratif avec une branche à but lucratif.

Le passage à un modèle à but lucratif, que Sam Altman considère comme crucial pour le développement de l’entreprise, a exacerbé les tensions avec Elon Musk. Tous deux faisaient partie de l’équipe de 11 personnes qui a fondé OpenAI en 2015, Musk ayant apporté un financement initial de 45 millions de dollars.

«Futur conflit potentiel»

Trois ans plus tard, il a quitté l’entreprise, OpenAI évoquant «un futur conflit potentiel pour Elon […] alors que Tesla», dont Elon Musk est le patron, «continue à se focaliser sur l’IA». Les coûts considérables liés à la conception, à l’entraînement et au déploiement des modèles d’IA ont contraint l’entreprise à rechercher une nouvelle structure qui donnerait aux investisseurs une participation au capital et offrirait une gestion plus stable.

Le passage à une société à but lucratif traditionnelle nécessite l’approbation des autorités de Californie et du Delaware. Les juges devront décider combien vaut la branche à but non lucratif d’OpenAI, qui deviendra un des actionnaires de l’entreprise. Les investisseurs actuels préfèrent une valorisation plus faible afin de rentabiliser leurs parts dans la nouvelle société.