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Interview

Restriction de TikTok : «Si le gouvernement chinois veut accéder aux données, il le peut»

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Après la restriction de l’application de partage de vidéos dans plusieurs grandes instances, en raison de soupçons d’espionnage, la spécialiste Camille Brugier analyse la collecte de données à l’œuvre en Chine, motif d’inquiétude pour les Occidentaux.
Zhang Nan, PDG de Tiktok, en mars 2021 à Beijing. (VCG/Getty Images)
publié le 1er mars 2023 à 21h13

TikTok, un mouchard dans nos poches ? La Commission et le Parlement européens, les agences fédérales américaines… Les unes après les autres, de grandes institutions interdisent à leurs employés l’usage de TikTok. Surveillance, propagande… L’application de vidéos courtes, propriété de l’entreprise chinoise ByteDance, éveille tous les soupçons. Entre mythe du Big Brother invulnérable et étiquetage réel de la population, Camille Brugier, spécialiste de l’économie et du commerce chinois, chercheuse associée à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), analyse les ressorts de la collecte de données en Chine.

Le Parti communiste chinois a-t-il la main sur l’algorithme de TikTok ?

Il faut savoir que TikTok est la version internationale d’un réseau social appartenant aussi à ByteDance et réservé à la Chine : Douyin. Et sur Douyin, on voit un très fort engagement du Parti communiste chinois [PCC, ndlr] qui censure une partie du contenu et y diffuse de la propagande. Le parti est même implanté dans ses locaux, à l’image de nombreuses autres entreprises en Chine. La crain