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Sommet de l’IA à Paris : Emmanuel Macron veut «accélérer», un collectif appelle à «résister»

Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Moins de deux ans après l’explosion du phénomène ChatGPT, le Président considère que «c’est maintenant qu’on doit accélérer» quand une vingtaine d’associations autour de la Quadrature du Net lancent un mouvement pour «résister au déploiement massif et généralisé» de l’IA.
France's President Emmanuel Macron gives a speech at the Louvre Museum in Paris on January 28, 2025. (Bertrand Guay/Reuters)
publié le 7 février 2025 à 21h06

La dissonance. «Il nous faut plus de patriotisme économique et européen. Il faut y aller à fond, acheter l’intelligence artificielle française et européenne à chaque fois qu’elle existe», lance Emmanuel Macron, dans un entretien donné à plusieurs titres de la presse régionale ce vendredi 7 février. Dans le même temps, plusieurs associations, syndicats et collectifs français autour de la Quadrature du net lancent une coalition pour «résister» à l’IA et demandent sa «limitation drastique».

Le sommet organisé par la France les 10 et 11 février est donc l’occasion d’ouvrir le débat sur l’utilité sociale et économique de cet outil qui explose depuis quelques années. Un mouvement que le président de la République a décidé d’accompagner : «Quand le monde s’accélère, on ne peut pas décider de ralentir». Le chef de l’Etat y voit «une bataille d’indépendance» et considère que «c’est maintenant qu’on doit accélérer !» Concrètement, le sommet sera l’occasion d’officialiser la création d’une fondation d’intérêt général dont les contours ont déjà été annoncé dans la Tribune Dimanche et l’Express. Appelée Current IA, comme se l’est fait confirmer Libération, cette fondation, dotée dans un premier temps de 400 millions d ‘euros, aura pour objectif de développer de fournir des bases de données et de développer des éléments nécessaire à l’IA en accès libre.

De son côté la Quadrature du net dénonce le fondement même de l’IA. L’association, qui a baptisé son mouvement, formé avec la Ligue des droits de l’Homme et une vingtaine d’autres organisations, «Hiatus» considère que «loin de constituer la technologie salvatrice souvent mise en avant, l’IA accélère au contraire le désastre écologique, renforce les injustices et aggrave la concentration des pouvoirs».

Le collectif demande «une maîtrise démocratique de cette technologie et une limitation drastique de ses usages», et promet «des actions communes» dans les mois à venir. Comme une réponse, Emmanuel Macron avance que l’«on ne doit pas avoir peur de l’innovation», pointant «un risque que certains ne donnent aucune règle», «mais aussi qu’à l’inverse, l’Europe se donne trop de règles». Le chef de l’Etat assure que le sommet parisien donnera lieu à «une déclaration ouverte à la signature de tous les pays et des invités, sur un mode totalement volontaire, avec des principes forts sur la protection des droits, l’environnement, l’intégrité de l’information, la propriété intellectuelle».