Le bonnet enfoncé jusqu’aux sourcils, Yohan observe les panneaux fraîchement installés avec une moue circonspecte. Sur les grilles de l’école primaire de Seine-Port (Seine-et-Marne) ce lundi 5 février, des dessins aux accents dystopiques s’alignent devant le quadragénaire. Sur l’un petit garçon esseulé au milieu d’un terrain de foot. Autour de lui, tous ses camarades sont absorbés par leurs smartphones. Sur un autre, un couple partage un café en terrasse : «Si j’attache ton téléphone sur mon front, tu me regarderas quand je te parle ?», lance amère la jeune femme dessinée à son partenaire distrait.
Amour, amitié, famille… Le message de la campagne de com est limpide : les écrans nous éloignent les uns des autres. «C’est une bonne chose d’alerter sur ce sujet, mais de là à prendre une mesure aussi extrême…», soupire Yohan. «Franchement, je ne vois pas l’intérêt. Et puis, ça n’est pas très réaliste : on ne va pas interdire à un entrepreneur de répondre aux mails de ses clients dans la rue», pointe ce papa d’une fille de 11 ans et demi.
Décryptage
La mesure qui le hérisse ? L’interdiction des téléphones portables dans certaines zones de l’espace public. Dans les commerces, devant les écoles, dans la rue… Si les appels restent autorisés, fini la navigation