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Libération
Reportage

Limiter l’usage du smartphone dans la rue : «C’est une bonne chose d’alerter, mais de là à prendre une mesure aussi extrême…»

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Deux jours après avoir voté en faveur de l’interdiction des smartphones dans l’espace public afin de diminuer l’exposition aux écrans des plus jeunes, les habitants de Seine-Port (Seine-et-Marne) saluent la mesure ce lundi 5 février, sans franchement la respecter.
Les habitants de Seine-Port ont voté à 54 % en faveur de la limitation. (Eric Beracassat/Hans Lucas.AFP)
publié le 5 février 2024 à 19h56

Le bonnet enfoncé jusqu’aux sourcils, Yohan observe les panneaux fraîchement installés avec une moue circonspecte. Sur les grilles de l’école primaire de Seine-Port (Seine-et-Marne) ce lundi 5 février, des dessins aux accents dystopiques s’alignent devant le quadragénaire. Sur l’un petit garçon esseulé au milieu d’un terrain de foot. Autour de lui, tous ses camarades sont absorbés par leurs smartphones. Sur un autre, un couple partage un café en terrasse : «Si j’attache ton téléphone sur mon front, tu me regarderas quand je te parle ?», lance amère la jeune femme dessinée à son partenaire distrait.

Amour, amitié, famille… Le message de la campagne de com est limpide : les écrans nous éloignent les uns des autres. «C’est une bonne chose d’alerter sur ce sujet, mais de là à prendre une mesure aussi extrême…», soupire Yohan. «Franchement, je ne vois pas l’intérêt. Et puis, ça n’est pas très réaliste : on ne va pas interdire à un entrepreneur de répondre aux mails de ses clients dans la rue», pointe ce papa d’une fille de 11 ans et demi.

La mesure qui le hérisse ? L’interdiction des téléphones portables dans certaines zones de l’espace public. Dans les commerces, devant les écoles, dans la rue… Si les appels restent autorisés, fini la navigation