TikTok avait jusqu’à ce mercredi 24 avril pour répondre à Bruxelles, c’est chose faite : le réseau social a annoncé la suspension dans l’Union européenne du système de récompense de son application TikTok Lite, jugé dangereux pour ses usagers.
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«Nous suspendons volontairement les fonctions de récompenses dans TikTok Lite pendant que nous répondons aux préoccupations qui ont été soulevées», a écrit le compte dédié aux politiques européennes du groupe sur X (ex-Twitter). Une décision saluée par Thierry Breton, commissaire européen au numérique et l’un des principaux opposants à la mise en place de l’application : «Nos enfants ne sont pas des cobayes pour les réseaux sociaux. Je prends note de la décision de TikTok de suspendre le programme de récompense de TikTok Lite en UE. Les poursuites contre TikTok sur le risque de dépendance de la plateforme se poursuivent.»
Our children are not guinea pigs for social media.
— Thierry Breton (@ThierryBreton) April 24, 2024
I take note of TikTok’s decision to suspend the #TikTokLite “Reward Program” in the EU.
The cases against TikTok on the risk of addictiveness of the platform continue.#DSA ensures the safety of our 🇪🇺 online space. https://t.co/J1oI6zNI97
La nouvelle a de quoi clairement remettre en question l’intérêt même de cette version de l’application. Avec TikTok Lite, le géant chinois ByteDance misait sur une version alternative de TikTok, moins gourmande en ressources, mais qui offrait des «jetons» à ses utilisateurs pour un visionnage allant de 60 à 85 minutes. Cette monnaie virtuelle pouvait ensuite être transformée en tickets cadeaux sur des plateformes partenaires, comme Amazon. Parmi les autres moyens de remporter ces précieux jetons, il était également demandé aux usagers d’interagir sur des contenus en y apposant des «likes» ou en s’abonnant à des comptes.
Pas de documents évaluant les risques pour les usagers
Le dispositif soulevait plusieurs questions, avec notamment la difficulté à filtrer les moins de 18 ans de la formule de récompense. Surtout, cette dernière était accusée d’encourager les comportements addictifs des usagers, alors que de nombreux pays sont en pleine réflexion sur une réduction des temps d’écran – en particulier chez les plus jeunes.
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L’Union Européenne s’est donc saisie de l’affaire, accusant, entre autres TikTok de ne pas avoir partagé de documents dans lesquels seraient évalués les risques pour les usagers, et les solutions envisagées pour les réduire – un document pourtant obligatoire avec la mise en place du Digital Service Act mis en place par les instances européennes. Face au risque d’amendes allant jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires mondial annuel du groupe, ou d’astreintes pouvant atteindre 5 % du chiffre d’affaires quotidiens, TikTok a donc préféré retirer son appli.