Menu
Libération
Récit

Un an après le rachat de Twitter, les salariés virés par Elon Musk se défendent bec et ongles

Article réservé aux abonnés
Des milliers d’employés licenciés après la prise de pouvoir de l’homme d’affaires sont aujourd’hui empêtrés dans diverses procédures aux Etats-Unis pour réclamer justice. «Libé» a pu s’entretenir avec plusieurs d’entre eux.
Depuis novembre 2022, environ 80 % des employés, soit 6 000 personnes, ont été licenciés. Ici au siège de Twitter, à San Francisco, en 2016. (San Francisco Chronicle/Hearst N/Getty Images)
publié le 27 octobre 2023 à 7h49

Un jour, Amir Shevat a dû créer une liste. «On m’a dit : “Classez votre équipe du meilleur au pire élément.”» Selon quel critère ? «Aucune idée», nous répond cet ancien responsable de la Twitter Developer Platform au siège du réseau situé à San Francisco (Californie). Dans un flou absolu, et tandis qu’il a interdiction de se réunir avec ses équipes, le manager est contraint de s’exécuter à tâtons et à contrecœur. Quelques jours plus tard, sur les 150 employés de son département, 145 sont virés, sans même tenir compte des recommandations d’Amir Shevat, qui sera lui-même licencié.

Un an jour pour jour après le rachat de Twitter (renommé X) par Elon Musk, ce vendredi 27 octobre, on estime qu’environ 80 % des employés de la plateforme ont été licenciés au fil des mois. Soit 6 000 personnes. Un carnage entamé dès novembre 2022 et cadencé par la fièvre de l’homme d’affaires pressé de faire revenir à l’équilibre une boîte acquise pour 44 milliards de dollars (41 milliards d’euros). Ingénieurs, modérateurs, communicants… Tous, à cette époque, apprennent leur licenciement par de simples mails catapultés partout dans l