Un jour, Amir Shevat a dû créer une liste. «On m’a dit : “Classez votre équipe du meilleur au pire élément.”» Selon quel critère ? «Aucune idée», nous répond cet ancien responsable de la Twitter Developer Platform au siège du réseau situé à San Francisco (Californie). Dans un flou absolu, et tandis qu’il a interdiction de se réunir avec ses équipes, le manager est contraint de s’exécuter à tâtons et à contrecœur. Quelques jours plus tard, sur les 150 employés de son département, 145 sont virés, sans même tenir compte des recommandations d’Amir Shevat, qui sera lui-même licencié.
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Un an jour pour jour après le rachat de Twitter (renommé X) par Elon Musk, ce vendredi 27 octobre, on estime qu’environ 80 % des employés de la plateforme ont été licenciés au fil des mois. Soit 6 000 personnes. Un carnage entamé dès novembre 2022 et cadencé par la fièvre de l’homme d’affaires pressé de faire revenir à l’équilibre une boîte acquise pour 44 milliards de dollars (41 milliards d’euros). Ingénieurs, modérateurs, communicants… Tous, à cette époque, apprennent leur licenciement par de simples mails catapultés partout dans l