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Virage

X (ex-Twitter) autorise officiellement les contenus pornographiques et violents

Le réseau social a mis à jour ses politiques de confidentialité pour plus de «clarté» ce mardi. Désormais, la plateforme assume pleinement accepter les contenus violents ou à caractère sexuel.
Twitter a été rebaptisé X il y a un an, après son rachat par Elon Musk. (Nikolas Kokovlis/NurPhoto.AFP)
publié le 4 juin 2024 à 20h37
(mis à jour le 4 juin 2024 à 20h37)

Le choix de «X» pour rebaptiser Twitter prendrait presque tout son sens. Le réseau social a annoncé une mise à jour de ses règles ce mardi 4 juin. Déjà présents et difficilement modérés, les contenus violents et pornographiques sont désormais clairement autorisés.

«Nous sommes ravis du lancement de politiques relatives au contenu pour adulte et au contenu violent afin d’assurer plus de transparence dans ces domaines», explique le compte de X relatif à la sécurité des usagers. Ces nouvelles politiques «remplacent celles relatives aux médias sensibles et aux discours violents, mais ce que nous faisons respecter n’a pas changé», poursuit le message.

Sur la page relative aux contenus pour adulte, on apprend que de telles images doivent désormais être étiquetées comme sensibles par leur auteur – et ce, même si elles sont générées par intelligence artificielle, dessinées ou animées. Leur accès sera interdit aux mineurs. Aussi, les publications devront faire l’objet d’un consentement de l’usager pour être consultées.

Concernant de potentielles restrictions, X mentionne tout de même l’interdiction d’images à caractère sexuel sur des photos de profils ou des bannières, jugées trop visibles. Les images doivent également être «produites et distribuées de manières consensuelles» et ne pas promouvoir «l’exploitation (sexuelle), les atteintes aux mineurs et les comportements obscènes».

Une direction à l’encontre des autres réseaux sociaux

Concernant les contenus violents, tous ne sont – heureusement – pas autorisés pour autant. Mais le cadre qui entoure de potentielles restrictions reste flou, comme le laisse entendre la nouvelle page relative à ces publications. De quoi mener Sleeping Giants, collectif de lutte contre les discours de haine, à émettre plusieurs doutes face à ce nouveau règlement.

Parmi les éléments qui ont retenu l’attention du groupe : l’interdiction de poster le «moment du décès» seulement dans le cas où X recevrait «une demande de la famille du défunt ou d’un représentant autorisé». Ou l’autorisation de diffuser des «médias d’humains ou d’animaux qui dépeignent la mort, la violence, des procédures médicales ou des blessures physiques» si elles ne sont pas «excessivement explicites». «Qui va décider si la violence est acceptable ? Combien y aura-t-il modérateurs français ? Et dans quels délais ?», s’est insurgé le collectif. Entre le rachat de la plateforme fin 2022 et début 2024, Elon Musk a en effet supprimé 1 200 postes de modérateurs sur son réseau.

Mais avec cette modification et la mise en place d’espaces dits NSFW (not safe from work, expression anglaise populaire pour caractériser les contenus sensibles), Elon Musk pourrait miser sur une concurrence à des réseaux comme Onlyfans, via la commercialisation de contenus à caractère érotique ou pornographique. Facebook, Instagram ou Snapchat ont eux mis en place de lourdes restrictions concernant les contenus à caractère érotique ou pornographique.

Depuis sa prise de contrôle de l’entreprise en 2022, Elon Musk a cherché à faire du réseau social un espace de libre expression, quitte à réduire la modération des contenus. Sous son contrôle, X a levé les suspensions infligées à plusieurs personnalités ultraconservatrices, notamment Donald Trump. Plusieurs organisations, dont le Centre contre la haine en ligne (CCDH), ont accusé la plateforme de laisser passer des messages ou images à caractère haineux.