La victoire de Donald Trump n’a pas réjoui que ses électeurs américains, elle a suscité l’euphorie des marchés financiers. Les Bourses mondiales ont ouvert en hausse, le dollar a été propulsé à son plus haut niveau face à l’euro depuis quatre ans, et la cryptomonnaie Bitcoin a battu son record absolu. Les investisseurs pourraient cependant déchanter si le 47e président des Etats-Unis applique le programme économique déroulé à longueur de meetings.
La recette trumpiste de 2024 est la même que celle de son premier mandat, à base de protectionnisme, mais déployé cette fois à bien plus haute dose. A Savannah (Géorgie), le 24 septembre, le candidat républicain annonçait son intention de «voler les emplois des autres pays» en ramenant «des milliers et des milliers d’entreprises et des milliers de milliards de dollars aux bons vieux Etats-Unis d’Amérique» et promettait : «Je vous offrirai les impôts les plus bas, les coûts énergétiques les plus bas, le fardeau réglementaire le plus bas.» Des mesures qu’il assure financer par une envolée des «droits de douane», «la plus belle expression du dictionnaire», a-t-il déclaré le 15 octobre à Chicago (Illinois). Ces droits passeraient à au moins 10 % sur toutes les importations pour tous les pays, hormis la Chine, qui se verrait infliger un taux minimum de 60 % – le droit de douane moyen dans le monde est de 3,9 %. Le sort réservé aux voisins des Etats-Unis, le Canada et le Mexique, tous trois signataires d’un acc