En infaillible président «jupitérien», Emmanuel Macron avait cru pouvoir lancer une refonte industrielle et financière sans précédent de la grande maison Electricité de France (EDF), comme il a mené la réforme de la SNCF ou celle des retraites : en décidant seul, à la hussarde, contre l’avis de toutes les organisations syndicales du secteur l’énergie, envers et contre la très rigide commissaire à la Concurrence européenne, Margrethe Vestager… Or, voilà que, deux ans après avoir confié les douze travaux d’«Hercule» au PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, le chef de l’Etat n’est plus maître des horloges sur ce dossier, alors qu’approche l’élection présidentielle. Ce projet de réorganisation d’EDF, d’une folle complexité juridique, économique et politique, semble désormais au point mort. Il s’est paradoxalement plus heurté à l’intransigeance libérale de Bruxelles qu’au front uni des syndicats ou aux critiques venues de la gauche sonnant le tocsin face à un possible «démantèlement» du géant énergétique public créé en 1946.
Les fédérations CGT, CFE, CFDT et FO Energie et Mines organisent jeudi, jour du 75e anniversaire de la loi de nationalisation fondatrice d’EDF, une sixième journée de mobilisation nationale contre «Hercule» et pour un nouveau service public de l’électricité, avec arrêts de travail tournants de rigueur dans les cen