Ne parlez plus de travaux d’«Hercule» aux acteurs du dossier : le projet de réorganisation d’EDF, à qui Emmanuel Macron avait donné ce nom de code plein d’hubris mythologique, a été officiellement abandonné au profit d’une renationalisation totale à près de 10 milliards d’euros lancée le 4 octobre par l’Etat actionnaire, à la manière d’une bouée de sauvetage. Mais décidément, l’énormité de la tâche qui attend le nouveau patron de l’électricien, Luc Rémont, pour reconstruire un «Grand EDF», fait irrésistiblement penser à la succession de défis inhumains relevés par le héros grec.
Peu connu du grand public, celui qui était jusqu’ici en charge de l’international chez Schneider Electric sera parachuté ce mercredi à la tête du géant français. Un «champion du nucléaire» en bien mauvaise posture avec près de la moitié de ses réacteurs à l’arrêt pour cause de sérieux problèmes de corrosion. Et un bilan financier affolant : n’importe quelle autre entreprise serait déjà en faillite. Mais Electricité de France est «too big to fail» comme disent les analystes anglo-saxons.
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Luc Rémont sera donc nommé PDG de l’électricien, pour cinq ans, au conseil des ministres du 23 novembre. Il remplacera à ce poste Jean-Bernard Lévy, désigné par François Hollande en 2014 et dont le deuxième mandat qui devait s’achever le 18 mars 2023 a été brutalement écourté par Emmanuel Macron, fort mécontent de l’état dans lequel se trouve aujourd’hui l’entreprise autrefois fer de lance du nucléaire français.
A 53 ans