Jeudi 7 novembre après-midi au Pont-de-Claix, au sud de Grenobe, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, monte soudain le ton. Elle parle devant les quelque 500 salariés et syndicalistes réunis sur le piquet de grève de l’usine chimique Vencorex, bloquée nuit et jour depuis plus de deux semaines par son personnel. Une grève «illimitée» a été votée face à la menace de licenciement des 464 salariés de l’entreprise, dont l’actionnaire thaïlandais PTT Global Chemical a subitement décidé de se débarrasser.
Après avoir souligné «l’ampleur du désastre économique et social en cours dans le pays, avec 180 plans de suppression d’emplois engagés, concernant 100 000 emplois directs et indirects», Sophie Binet annonce la ligne de combat adoptée ce mercredi par son syndicat : la demande au gouvernement, appuyée par une journée d’action nationale le 12 décembre, «d’un moratoire sur les licenciements», le temps d’engager «une autre politique industrielle». «Vencorex est une pointe avancée de cette bataille. L’Etat peut sauver cette entreprise, nous nous battrons jusqu’à son sauvetage !» conclut-elle, acclamée.
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La veille, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, s’était elle aussi déplacée au tribunal de commerce de Lyon pour soutenir les grévistes, en marge d’une audience sur le redressement judiciaire engagé par Vencorex le 10 septembre. Le délibéré, attendu ce vendredi 8 novembre matin, doit prolonger la période d’observation jusqu’au 10 mars, ce qui pourr