En Nouvelle-Calédonie, l’économie est la victime collatérale d’un affrontement politique qui s’intensifie. Ce vendredi, trois jours après la chute du gouvernement collégial dirigé par le loyaliste Thierry Santa, entraînée de facto par la démission en bloc de ses cinq membres indépendantistes, les acteurs économiques de l’archipel, sous la bannière du groupement NC Eco, ont lancé un cri d’alarme. «L’économie calédonienne est dans un état catastrophique. On essaye de sensibiliser les responsables politiques et l’Etat, et néanmoins on a l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose. Ce silence lourd est juste insupportable», s’inquiète Samuel Hnepeune, président du Medef local et patron de la compagnie aérienne Air Calédonie. En cause, l’essoufflement de l’activité commerciale lié à la pandémie mondiale, mais surtout le conflit qui s’est cristallisé ces derniers mois autour de la revente par le groupe brésilien Vale de son usine de nickel de Goro, dans le sud de la Grande Terre.
Hostiles au deal annoncé entre Vale et Trafigura, une société suisse de courtage pétrolier, au nom de la maîtrise de la ressource et du risque environnemental, les indépendantistes ont manifesté violemment, barré les routes et bloqué des sites miniers. Ils ont entravé l’activité de la Société Le Nickel (SLN), dont les cheminées dominent la ville de Nouméa et qui revendique l’injection de 60 milliards de francs pacifique (500 millions d’euros) par an dans l’économie locale. L’usine du Sud (50 mill