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Libération
Coup de jus

Energie : grâce au nucléaire et à l’éolien, la France bat son record d’exportation d’électricité

Importatrice il y a un an en pleine crise énergétique, la France a battu son record d’exportation d’électricité vendredi 22 décembre, avec 18 680 mégawatts fournis à ses pays voisins. Une situation expliquée par une consommation en baisse, la météo et une production au beau fixe.
La centrale nucléaire du Bugey (Ain), en juillet. (Olivier Chassignole /AFP)
publié le 26 décembre 2023 à 17h34

Les craintes de l’hiver dernier sont oubliées. La France a battu son record d’exportation d’électricité avec 18 680 mégawatts (MW) fournis vers 16 heures vendredi 22 décembre, en Espagne, Italie, Allemagne, Belgique, au Royaume-Uni et en Suisse. Comme le soulignent les Echos, la performance atteste de la meilleure santé du système de production d’électricité français. En comparaison, l’année dernière, les mots «rationnements», «coupures tournantes» et «black-out électriques» obsédaient les décideurs dans un contexte de crise énergétique.

Le 12 décembre 2022, tandis que les températures se faisaient particulièrement rudes, la France avait dû solliciter ses pays voisins. Près de 15 GW, rappelle BFM TV, avaient dû être importés au risque sinon de devoir activer l’alerte Ecowatt orange. En lien avec les problèmes de corrosion de plusieurs réacteurs nucléaires, plus de 16,5 TWh d’électricité avaient dû être importés sur l’année. Douze mois plus tard, toutefois, le courant passe plus que jamais et la France devrait même devenir très largement excédentaire.

Le dernier record établi à une pointe d’exportation de 17 415 MW avait été fixé en février 2019. A cette époque, la douceur des températures hivernales avait poussé les ménages à lever le pied sur leur consommation d’électricité. Laissant ainsi le champ libre à des exportations. D’après les Echos, le record de cette année s’explique par les mêmes raisons.

Une production boostée

Pour résumer schématiquement : l’électricité a à la fois été moins consommée et été produite en plus grande quantité. D’abord, cette année encore l’hiver a été clément et les radiateurs n’ont pas eu à surchauffer, quand l’activité économique a logiquement été réduite à l’approche de Noël. Dans son rapport mensuel, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) assure d’ailleurs que la consommation d’électricité reste, en moyenne sur un mois, 8 % en dessous de son niveau d’avant le Covid-19 (hors effet météo).

Ensuite, les pales d’éoliennes, dopées par des vents importants, ont de leur côté tourné à plein régime. Leur production a ainsi atteint plus de 17 000 MW et représente près d’un quart du mix électrique national là où elle ne comptait que pour 10 % sur l’année 2022. Côté production, les réacteurs EDF aussi ont bien turbiné avec près de 50 GW de puissance en fonctionnement contre un maximum de 42 GW à la même période en 2022.

Seule contrepartie de ce record : la chute des prix de l’électricité sur les marchés de gros. Sur le marché «spot», ils oscillaient entre 0 et 50 euros le MWh en France vendredi 22 décembre. Ils sont même devenus négatifs pendant quelques heures le 25 décembre. Une bonne nouvelle pour les industriels électro-intensifs.