Le document comprend douze pages et il a été adressé au procureur national financier, Jean-François Bohnert, le 26 avril. D’une page à l’autre sont reprises les principales étapes de ce qui a été le feuilleton financier de la saison 2020-2021 : la prise de contrôle du numéro 1 français de l’eau et du traitement des déchets Veolia sur son principal concurrent, le numéro 2 du marché, Suez. Cette plainte pénale, que Libération a pu consulter, a été déposée par les principales organisations syndicales de Suez pour trafic d’influence contre cinq acteurs clés de ce dossier, les présidents des sociétés Engie, Veolia, du fonds d’investissement Meridiam ou encore le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. Le 18 juin, la justice a visiblement considéré que les faits mis en avant étaient suffisamment conséquents pour ouvrir une enquête préliminaire. Elle a été confiée aux policiers de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (Ocliff) qui enquêtent sur les affaires les plus sensibles en matière de délinquance économique et financière.
Flash-back. Le 31 juillet 2020, dans une interview au quotidien économique les Echos, le président du groupe énergétique Engie, Jean-Pierre Clamadieu, annonce que la question de la vente de la participation de 29 % qu’il détient dans Suez est posée. Le message est alors