
Enquête
Enseignement supérieur, action sociale, entreprises… comment les fondations abusent des défiscalisations en toute opacité
En pleine panade budgétaire, une piste pour réaliser des économies n’est jamais évoquée. Une sorte de piñata remplie d’argent public (en milliards) mais qu’aucun politique n’ose attaquer. Sujet à glissade et hors des radars du débat public : les fondations et leur régime fiscal en or.
Aujourd’hui, elles sont partout. Dans le domaine de l’art et la culture bien sûr, mais aussi de la santé, l’éducation, les médias, la politique, les universités, la lutte contre les discriminations diverses et variées. Le nombre de fondations et fonds de dotation a été multiplié par sept en vingt ans. Plus de 7 500 en octobre 2025.
Bien sûr, beaucoup effectuent un travail de qualité, comblent les trous de plus en plus nombreux dans la raquette de l’Etat, et leurs actions sont précieuses pour la société. Mais d’autres interrogent. Ne sont-elles pas – pour certaines – de super-machines à défiscaliser ? N’est-ce pas là une façon pour l’Etat de leur déléguer des pans de nos services publics ? De loin, on les met dans le même panier que les associations. De droit privé et à but non lucratif aussi, les fondations sont une mise en commun de capitaux pour mener des actions au service de l’intérêt général quand les associations, elles, rassemblent des personnes autour d’un même but.
Pour embrouiller un peu les choses, de plus en plus d’associations ont leur fondation accolée. La raison est pragmatique : le régime fiscal est ultra-avantageux. Les dons faits aux fondations donnent droit à des réductions d’i