Les financiers ont une sorte de rituel, ils attendent souvent une heure avancée de la nuit pour se taper dans la main et signer un accord ou se quitter fâchés. Orpea n’échappe pas à la règle. L’entreprise, dont les pratiques financières douteuses et les soupçons de maltraitance ont été révélés il y a tout juste un an dans l’enquête les Fossoyeurs, se débat depuis plusieurs mois pour gérer une dette abyssale de 9,5 milliards d’euros, héritée de l’équipe de direction précédente. Le 19 janvier, sur le coup de 2h25 du matin, tous les acteurs de cette affaire se sont séparés sans avoir trouvé de solution pour supporter ce boulet financier. L’équation est finalement presque simple. Durant des années, Orpea a eu la folie des grandeurs en se développant très rapidement en France mais aussi en Europe. Et pour financer cette croissance débridée, les banques ont été mises à contribution, rassurées alors par les bons résultats et les cours du groupe en Bourse.
Eviter le dépôt de bilan
Lorsque, l’an dernier, le fonctionnement du numéro 2 français des Ehpad, qui compte 350 établissements dans l’Hexagone, a été dévoilé par l’ouvrage de Victor Castanet, le vent a tourné très rapidement. Le titre a dévissé de 90% en Bourse et les banquiers et prêteurs d’Orpea – ils ne sont pas loin de 700 – sont devenus plus fébriles sur le remboursement de la dette. La nou